A propos de cette
oeuvre

Détails de l'objet

Titre: 
Le sphinx parisien
Date: 
1875-1877
Dimensions: 
72 × 52 cm
Numéro d'inventaire: 
1373
Inscriptions: 
en haut à gauche : AStevens.

En savoir plus sur cette œuvre

Tout comme son frère Joseph peintre animalier et son frère Arthur marchand d’art, le peintre belge Alfred Stevens passe le gros de sa carrière dans la capitale française. Après un départ prudent dans le réalisme social, Stevens change de cap en 1855 pour se consacrer aux pièces de genre en illustrant scrupuleusement la mondaine de son époque. Ses femmes posent dans des salons et des boudoirs, au milieu de chinoiseries et de miroirs, assises au piano ou dans leur bain. Elles lisent une lettre, regardent par la fenêtre, discutent à voix basse. Le peintre crée ainsi des ambiances feutrées, baignant dans le luxe et la volupté.
Stevens n’est pas seulement le peintre du beau monde parisien, il en fait partie intégrante. Il se lie d’amitié avec tous ceux qui fréquentent les cercles artistiques et littéraires. Eugène Delacroix est témoin à son mariage. Alexandre Dumas fils, Édouard Manet et Sarah Bernhardt sont des amis intimes. Charles Baudelaire et Edgar Degas fréquentent son atelier. Stevens le peintre évolue entre tradition et modernité. C’est un artiste mondain, œuvrant en marge de l’art innovateur. Il a davantage d’affinités avec des peintres hollandais du 17e siècle comme Vermeer. Mais c’est aussi un peintre de la vie moderne selon Baudelaire. C’est en effet avec une grande honnêteté artistique et un grand talent qu’il peint la bonne société du Deuxième Empire et de la Troisième République.
Avec Le Sphinx parisien, Stevens peint une femme différente de ses sujets habituels. Il les peint généralement en pied, dans de riches intérieurs remplis de bibelots et de colifichets. Ici, son modèle est une femme rêveuse, plongée dans ses pensées, une écharpe en tulle noir drapée sur ses bras croisés, une fourrure nouée autour du cou. Elle porte délicatement un doigt à ses lèvres rouges, la tête légèrement penchée vers la droite. La lumière joue avec sa chevelure élégamment relevée. Cette lumière froide crée une certaine distance du sujet. Le titre du tableau – Le Sphinx parisien – fait de cette jeune bourgeoise une apparition mystérieuse et sensuelle.
Stevens travaille dur, et utilise le même titre pour diverses toiles, produisant parfois plus d’une version d’un tableau, ce qui ne manquera pas de semer une certaine confusion chez ses biographes. Il existe au moins deux autres sphinx parisiens connus ; l’un se trouve dans une collection privée américaine, l’autre, qui est en quelque sorte une version hivernale du tableau dans la collection du KMSKA, est conservé au Clark Art Institute de Willliamstown, Massachusetts (n° d’inv. 1955.863).
Le Sphinx parisien du KMSKA est le tableau plus connu de la série de personnages féminins posant de front dans l’œuvre de Stevens. Sa popularité a donné lieu à un pastiche. A l’Exposition Universelle burlesque en 1887, une initiative du groupe d’artistes bruxellois L’Essor, Léon Frederic épingle son estimable collègue Stevens avec une parodie de son sphinx parisien (collection privée).

Historique des acquisitions



vente aux enchères: Edmond Huybrechts, 1902

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