Plan directeur
 

Le KMSKA a fait l'objet d'une restauration complète ainsi que d'une expansion dans les murs du musée, coulée dans un plan directeur.

Plan directeur du KMSKA

Quatre patios historiques ou jardins intérieurs du bâtiment existant ont été transformés en un nouveau volume muséal.

Dans le bâtiment existant, les visiteurs peuvent à nouveau suivre le parcours original en déambulant dans les majestueuses salles restaurées du musée.

Il n’y a pas que l'intérieur du musée qui a subi une métamorphose. Avec la façade restaurée, une nouvelle mosaïque à l'entrée et la création d'un véritable jardin de musée, la visite du musée garantit une véritable expérience.

La partie historique

Une toiture rénovée avec puits de lumière et brise-soleil, des installations flambant neuves et des salles somptueusement réaménagées. La restauration du musée du XIXe siècle va au-delà d’une simple couche de peinture. Grâce à ces travaux de grande envergure, le KMSKA rend un édifice séculaire à l'épreuve du futur.

Les salles retrouvent leur célèbre grandeur. Les anciens enduits, menuiseries et parquets ont été conservés autant que possible et soigneusement restaurés. Les plafonds ont tous reçu la même couleur uniforme, en revanche, les couleurs des murs varient en fonction des salles : du rouge Pompéi au vert olive.

Les corniches de la salle Rubens et la salle Van Dyck ont été agrémentées d’une finition dorée.

Le nouveau musée

L'agrandissement du KMSKA n’est pas simplement l’ajout d'une annexe à l'extérieur du bâtiment original du musée. KAAN Architecten a résolument opté pour un espace sous forme de dix salles contemporaines qui remplacent les quatre patios. Il en résulte 40 % d'espace d'exposition supplémentaire.

Marquées par l'asymétrie, ces nouvelles salles contrastent avec la symétrie du bâtiment classique : hauteur, volume et lumière y varient afin que les visiteurs puissent s'attendre à tout moment au cours de leur déambulation à une surprise. En outre, le nouveau musée ne se verra pas depuis l'ancien, et vice versa. Il s'agit de deux univers distincts au sein du même bâtiment.

- Visite historique restaurée
Nouvelle salle du musée avec vue

Les phases de construction

Interne depot

Travaux de démolition et nouveau dépôt

La collection était auparavant dispersée dans sept dépôts ce qui rend la gestion difficilement gérable. Le bunker anti-bombe d’origine et l’abri antiatomique de la guerre froide ont été supprimés à l’aide d’un marteau-piqueur pneumatique pour vaincre 1350 tonnes de béton et 81 tonnes d'acier. Cette démolition fut un travail de titan.

La première phase du plan directeur a permis de dégager le parcours de visite original de 1890. Pendant les travaux, il s’est avéré qu'il y avait beaucoup d'amiante à l'intérieur du bâtiment ce qui a nécessité une campagne de désamiantage intensive. Heureusement, il y a eu aussi des découvertes positives, comme celles des certaines colonnes d’origine qui étaient durant des années cachées derrière un mur.

Le nouveau dépôt du KMSKA dispose de 3660 m2 de rayonnages à tableaux, répartis sur deux étages. Cet espace, exempt de poussière et de vibrations, bénéficie d'une installation de contrôle climatique de pointe pour assurer lors des travaux et pour les années à venir une conservation optimale de la collection prestigieuse, y compris les retables de dimensions considérables de Rubens.
Cette phase s'est achevée en 2013.
Interne depot
Het nieuwe museum

Nouveaux volumes

La nouvelle section du musée a reçu une structure en acier pesant 1 million de kilos. Un passage à travers l’édifice du XIXe siècle relie les deux côtés du nouveau volume. Dans les dix nouvelles salles, l'asymétrie prévaut : la hauteur, le volume, la luminosité y varient créant un contraste fascinant avec la symétrie du bâtiment classique. Deux mondes, un musée.

Les volumes ont reçu une finition blanche, depuis les murs en plaques de plâtre, les faux plafonds, les sols coulés épurés jusqu'aux marches en béton poli de l'imposant escalier de 40 mètres de long avec une hauteur de 22 mètres. Des ouvertures dans l'acier diffusent la lumière naturelle, ainsi que les 198 coupoles du toit rénové.

Comment créer 40 % d'espace d'exposition supplémentaire sans dénaturer le cachet du bâtiment historique ? En déshabillant des patios d'origine surchargés au fil des ans, et en y insérant un volume muséal épuré : un bloc de lego artistique au sein d’une peau XIXème siècle. La deuxième phase du plan directeur se révèle ingénieuse et audacieuse.
Cette phase s'est achevée en 2020.
Het nieuwe museum
Rubenszaal na gouddecoratie

Restauration du musée

Le nouveau revêtement en cuivre sur le toit se patine en vieillissant en une agréable couleur verte. Les verrières dotées de pare-soleils atténuent la lumière forte qui rayonne par le haut dans les salles du musée. Deux anciens petits patios sont transformés en tours high-tech assurant, entre autres, un climat intérieur adéquat. Depuis une mezzanine technique, des conduits d'air et des tuyaux climatisent l'ensemble du musée. Une installation de climatisation performante génère un flux d'air optimal dans les salles, aussi bien pour les visiteurs que pour les œuvres d'art.

Les salles retrouvent leur grandeur d’antan. Elles ont un « nouveau » look XIXème siècle. Les anciens enduits, les menuiseries et les sols en parquet ont été conservés au maximum et restaurés avec soin. Chaque plafond a reçu une couleur uniforme. Les tons des parois varient selon la fonctionnalité de la pièce : du rouge Pompée au vert olive. Les salles Rubens et van Dyck sont ornées de moulures dorées.

Un toit rénové avec une verrière et des pare-soleils, des installations techniques toutes neuves et des grandes salles réaménagées : la restauration du musée du XIXe siècle ne se limite pas à un simple coup de pinceau. Avec ces travaux de grande envergure, le KMSKA assure la pérennité de ce bâtiment séculaire - à l'intérieur comme à l'extérieur.
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Rubenszaal na gouddecoratie
Gerestaureeerde gevel

Façades et mosaïques

Des intempéries ont fortement altéré la pierre rose des statues de la façade. Les frises, les bustes, les médaillons et autres sculptures ont reçu un traitement délicat afin d’éviter toute dégradation. Le balcon se pare d’un rouge Pompée créant un beau contraste. Les chapiteaux des colonnes, les plafonds à caissons décorés à la feuille d'or, les larges escaliers, les grands socles et les sculptures iconiques sur le toit retrouvent leur rayonnement d’antan.

Les mosaïques nécessitaient l’application d’une technique de jointage italienne vieille de plusieurs siècles. Les fissures furent réparées, les tesselles -  taillées à la main ! -  manquantes remplacées avec du marbre identique. La mosaïque à l’entrée n'était plus en état d’être sauvée. Une nouvelle mosaïque artistique est en voie de création.

 

Découvrez tout sur notre nouvelle mosaïque d'art

Lire l'entretien avec les mosaïstes

Le temps avait détérioré les façades extérieures du musée. Celles-ci étaient devenues gris terne et les mosaïques avaient bien souffert. Après une restauration méticuleuse, les façades nous révèlent à nouveau leurs teintes originales de rose, jaune, orange, gris et bleu.
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Gerestaureeerde gevel
Historische museumzaal

Test du système climatique

Le nouveau volume du musée sera équipé d’une installation de climatisation de classe A, la classe la plus élevée et la plus fréquente pour des nouveaux musées. Pour les bâtiments imposants, comme le musée du XIXème siècle, une installation de classe B est la classe la plus élevée atteignable. Nous la complétons par un contrôle supplémentaire par objet : de l'air pur descend du plafond contre le mur derrière chaque tableau. Le résultat : un environnement parfait pour les œuvres d'art.

Assurer un climat stable fut de toute évidence l'une des principales raisons de la rénovation du musée. Nous faisons des efforts permanents pour assurer et maintenir la conservation optimale de nos chefs-d'œuvre. Aussi, avant l’accord d’un prêt d’une œuvre, les musées exigent une condition climatique stable. Cette nouvelle installation fut donc indispensable en vue de nos nouvelles expositions temporaires fascinantes.

La température et l’hygrométrie doivent rester stables. À défaut, elles entraînent la dégradation des œuvres. Le KMSKA a installé une installation climatique de haute qualité qui consiste, entre autres, à climatiser les objets à l’aide d’un rideau d'air qui maintient la qualité de leur environnement. Pendant un an, nous avons testé l’installation, une nécessité car chaque saison est différente.
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Historische museumzaal
Verdiepende multimediascherm

Mis en oeuvre scénographie

La scénographie va au-delà de la présentation de la collection : du mobilier fixe et amovible, décors et parois, plan d'éclairage jusqu’aux supports d'information. Tout cela en fait partie. Le KMSKA a opté pour un concept constitué de panneaux de contreplaqué, colorés manuellement à l'encre noire. Ils véhiculent les informations, mettent en scène les œuvres d'art et créent des lieux de détente et de réflexion pour les visiteurs.

Ces éléments créent un fil conducteur entre la nouvelle et l'ancienne partie du musée, entre les expositions permanentes et les expositions temporaires. Les parties constitutives sont interchangeables de manière qu’elles répondent sans difficulté aux changements de présentation. Unique est aussi le nouvel espace expérimental. Vous entrez littéralement à l’intérieur d’un tableau et vous faites l’expérience de la lumière, de la couleur, du mouvement et de la composition.

Deux sections de musée et des salles aux caractéristiques très différentes : le nouveau musée surprend par sa diversité. La scénographie crée un "fil noir": des panneaux à l'encre noire s’affichent partout, en tant que socle, vitrine, support de textes de salle et même comme "colonne d'affiches".
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Verdiepende multimediascherm
kmska-tuinontwerp

Mis en oeuvre conception du jardin

Les habitants de quartier ont de toute évidence eu leur mot à dire sur le projet gagnant puisque le jardin est un espace public à valeur patrimoniale. Le jardin évoluera en une zone verte accessible pendant les heures d'ouverture du musée. De taille réduite et d’ambiance sereine, le jardin apportera plus qu’une touche verte à la ville. Il s’agira d’un refuge urbain, un endroit idéal pour se plonger dans un livre, se détendre et vivre une expérience artistique.

L'expérience de l'art s'étendra au-delà des sculptures actuelles. L'intégration des sculptures et des prêts se déroule de manière harmonieuse. Le concept reflète l'histoire de la création et du développement du musée tout en renforçant la valeur architecturale du bâtiment muséal. Mais il s’agît avant tout d’un lieu qui enchantera à la fois les habitants du quartier ainsi qu’un public international.

Le nouveau jardin du musée apporte une valeur ajoutée au quartier et à chaque visite du musée. Oasis verte d’ambiance sereine, il constitue à la fois un espace public et la première salle muséale. Cet espace d'exposition en plein air réunit des sculptures issues de la collection du musée ainsi que des prêts.
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kmska-tuinontwerp
Het restauratieatelier

Rénovation de l'aile des bureaux

L'aile des bureaux est apparemment cachée au fond du musée. Cette partie du musée avait également un besoin urgent de rénovation. La liste des tâches prioritaires de l'entrepreneur était d'enlever les gouttières contenant de l'amiante, de renouveler le toit et la technologie. Il était ensuite temps de créer les postes de travail et les salles de réunion des bureaux. Le cabinet KAAN Architects a de nouveau établi les plans.



Cette aile est-elle inaccessible au public ? Mais oui ! Le studio de restauration a été installé dans cette aile auparavant. Les visiteurs peuvent suivre les restaurations derrière une paroi de verre. En outre, nous y installons un tout nouvel atelier muséal où les visiteurs - enfants, jeunes et adultes - peuvent réaliser leurs propres créations sous la supervision d'un guide.

Het restauratieatelier
Verhuis schilderijen Rubenszaal

Relocalisation des oeuvres

Dans un premier temps, le musée mettra en place « une rue de conservation », un atelier temporaire où toutes les œuvres provenant des lieux d'exposition externes et les objets du dépôt interne seront stockés. Grâce à ce stockage temporaire, nous évitons des transports supplémentaires et par conséquent, le risque de dommages.

Dans un deuxième temps, nous installerons la collection permanente dans les salles du musée. En parallèle, nous organiserons le transport des pièces actuellement stockées dans notre dépôt externe spécialisé. Il s’agît là d’une opération délicate compte tenu de la valeur des œuvres et de leurs dimensions souvent considérables. Tout se fera en étroite coordination avec les autres travaux se déroulant dans les salles, comme l'éclairage, la pose d'étiquettes et la signalisation.

La nouvelle exposition permanente comporte plus de 600 œuvres d'art issues de la collection propre du musée et des prêts à long terme. De nombreuses pièces se trouvent actuellement à des sites à l’extérieur du musée. Avant que l'installation n'ait lieu, il faudra les transporter au musée en toute sécurité. Cela exige un planning magistral.
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Verhuis schilderijen Rubenszaal

Les bâtisseurs du KMSKA

La rénovation d’un musée est toute une entreprise. Elle requiert le concours de personnes qui ont du feeling pour l’art. Des architectes, maîtres d’ouvrages et chefs de travaux aux scénographes et concepteurs de jardins. Découvrez les forces vives à l’œuvre au KMSKA.

Dikkie Scipio
Architecte

KAAN Architecten

Ce bureau de Rotterdam a convaincu le jury du concours avec son projet. KAAN Architecten, c’est une équipe internationale d’architectes, urbanistes, ingénieurs et créateurs graphiques. Il est dirigé par Kees Kaan, Vincent Panhuysen et Dikkie Scipio.

L’architecture monumentale du musée du 19e siècle recèle en son sein une toute nouvelle architecture, à la fois sobre et puissante. Cette symbiose se traduit par un environnement propice à la présentation de beaux objets et à l’émerveillement des visiteurs.
Dikkie Scipio, KAAN Architecten
Dikkie Scipio
Ward Vanbekbergen van FoCi
Maître d’ouvrage

Fonds Culturele Infrastructuur

Fonds Culturele Infrastructuur lançait en 2003 un appel à projets pour la restauration complète du musée. Le projet de KAAN Architecten a été le plus convaincant ; le fonds culturel flamand a également coordonné l’adjudication et la désignation de l’entreprise de travaux publics.

Tout se met en place progressivement. On le remarque déjà sur le chantier. Les grandes salles classiques retrouvent toute leur grandeur passée et contrastent avec des espaces nouveaux, les premières hautes et baignant dans la lumière, les deuxièmes intimes et sombres. Je suis très impatient de voir tous ces éléments se fondre dans un bâtiment.
Ward Vanbekbergen, Fonds Culturele Infrastructuur
Ward Vanbekbergen van FoCi
Facilitair bedrijf
Coordinateur

Agentschap Facilitair Bedrijf

La section Projets de construction de l’agence Facilitair Bedrijf assure le suivi du chantier et apporte le soutien nécessaire à ses acteurs. L’équipe de directeurs de projets et de contrôleurs de chantier coordonne cette gigantesque entreprise, de la définition du projet à la livraison du chantier.

C’est fabuleux de voir se dessiner deux univers parallèles, l’un ancien et l’autre entièrement nouveau. Nous sommes très impatients de voir les œuvres d’art dans leur nouvel écrin !
Nathalie Vandebrouck, Agentschap Facilitair Bedrijf
Facilitair bedrijf
Thomas Musters en Quinten Cleymans van Artes Group
Entreprise de travaux publics

Artes Roegiers

Artes Roegiers a été chargée de l’exécution des travaux. La compagnie s’est concentrée dans la première phase sur les travaux de démolition et de dépollution de l’amiante. La deuxième phase des travaux a porté sur la construction du nouveau musée vertical et la restauration des salles du 19e siècle.

Nous sommes heureux de pouvoir travailler sur ce chef d’œuvre architectural. C’est un projet complexe qui allie créativité et fonctionnalité. C’est aussi un projet où le facteur temps est déterminant pour un résultat optimal.
Thomas Musters, Artes Roegiers
Thomas Musters en Quinten Cleymans van Artes Group

Quelques chiffres

La transformation du musée exige du temps et de l’argent. Le plan directeur constitue dès lors un exploit ambitieux. Voici un aperçu du travail effectué :

  • Estimation du budget final : 100 millions d’euros
  • Dimension du bâtiment abritant le musée : P 77 m, L 130 m, H 37,8 m (jusqu’aux ailes des sculptures de Thomas Vinçotte)
  • Volume total : 170 000 m3
  • Superficie totale du musée : 21 000 m²
  • Superficie totale de la partie accessible au public : 13 000 m²
  • Superficie de la façade : 10 000 m² Dimensions des statues de Thomas Vinçotte sur le toit : P 2,80 m, L 7 m, H 6 m
  • Densification : l’espace d’exposition augmente de 40 %
  • Superficie totale au sol du dépôt interne : 610 m²
  • Nombre de m³ du dépôt interne : 4 575 m³
  • Surface au sol disponible dans le dépôt interne : 1 055 m²
  • Nombre de rayonnages dans le dépôt interne, utilisation des deux côtés : 152 = 304 parois et 3 660 m³
  • Quantité de béton et d’acier évacuée pour la construction du dépôt interne : 1350 t de béton et 81 t d’acier
  • Nombre d’heures de travail pour la démolition de l’abri antiatomique : 2448
  • Quantité d’acier dans les nouvelles salles du musée : 1 000 000 kg
  • Nombre de coupoles de toit dans les nouvelles salles du musée : 198
  • Stairway to heaven : 18 m de hauteur, 98 marches (140 kg) + 5 paliers (920 kg) = 103 marches
  • Surface de parquet en traitement : 5500 m²
  • Nombre de salles : 50, dont 37 pour les collections du musée et 13 pour des expositions temporaires
  • Poids total des tableaux dans le dépôt interne : 25 000 kg
  • Mosaïque du péristyle : 76 m², 480 000 tesselles, 60 sortes de marbre et 6 000 heures/homme