Ce tableau est une étude préparatoire pour une œuvre portant le même titre. Pourtant, en tant que composition, elle constitue une œuvre à part entière. L'eau au premier plan chute d'une paroi rocheuse escarpée pour se transformer en une rivière tumultueuse entre les rochers.

Au revers du tableau, l'artiste Simon Denis note chaque détail du paysage. Il procède ainsi pour pouvoir peaufiner ces détails par la suite. Il signe également l'œuvre et y appose la date : 1793. Louis Denis, le frère de l'artiste, en fit don au musée en 1837.
D’après nature
Qu'est-ce qui rend cette peinture à l'huile si particulière ? C'est l'un des exemples les plus beaux et les mieux conservés d'une étude « dal vero » du 18ème siècle. « Dal vero » est un terme italien signifiant « vrai » ou « d’après nature ». Denis est donc à l’origine d'une nouvelle vision internationale de la peinture de paysage dans laquelle « l'étude d’après nature » est centrale.
Le caractère novateur de l'artiste se révèle dans la variété de ses jeux de lumière, sa vivacité et la grande minutie qu'il apporte au moindre détail.
Peint par « Le Louche »
Simon Denis naît à Anvers en 1755. On le surnomme « Le Louche ». Ce pseudonyme, dont l’origine reste vague, laisse libre cours à notre imagination. À 31 ans, Denis part pour l'Italie où il s'installe d'abord à Rome, puis à Naples. Il y devient le peintre de la cour de Joseph Bonaparte, roi de Naples, un poste qu'il occupera jusqu'à sa mort en 1806.
C'est en Italie que Denis se spécialise dans la peinture de paysages célèbres, comme ces chutes d'eau de Tivoli, près de Rome.