Dame Poésie. Sur les vierges consolatrices

Dame Poésie à nos tendres moitiés

                                                               à leurs pieds nos couleurs les plus belles

Dame Poésie, es-tu selon Verlaine,

fleur, feuille, bouquet, branche ou

sapeur, treuil, baquet, planche ?

Es-tu nouille ou noailles, flocon ou flouquet ?

Tu es femme ; je suis peintre

Pour aimer tes longs pieds

tout de vert habillés.
Et foin, n’est-ce pas, des vieux lys dévorés trop dorés

des lyres sclérotiques, sclérosés

des harpes squelettiques,

des bouquets anémiés, anémiques

où les roses roses s’entrepiquent…

Et foin et flûte ! cassez vos pipes,

rimeurs romantiques,

bégueules ou parnassiens.

Et flûte et foin ! poètes classiques,

virtuoses embêtants ;

vos vers moisis, rancis, toujours trop roses

et moroses.

Enervent et paralysent.

Oyez une table de vibrations !

                                                                                              James Ensor

Sur les vierges consolatrices

Et moi aussi, j’ai entendu la Vierge consolatrice et j’ai fixé

ses traits pleins de grâces sur un panneau de qualité.

J’étais bien jeune alors. J’ai palpé son blond manteau

raffraichi par Saint Luc, j’ai baisé ses petits pieds de

neige et de nacre, encore ou distingue au cœur dur

du vieux panneau, l’image diaphane : je la garde

jalousement elle est mienne et je l’aime.

J’ai reçu depuis des Vierges moins fleuris de sainteté:

vierges des eaux nénupharées, vierges des mers couron-

-nées d’algues, vierges circonspectes des couchants pourpres,

vierges des levants à l’œil rincé d’étoiles, vierges timi-

-des des crépuscules, vierges hardies des noirs profonds,

vierges ceintes de fruits vermeils, Vierges toisonnées

d’or fin, Vierges des pleurs et des sourires, Vierges assi-

-ses sur cathédrales, vierges connues et inconnues tou-

-jours bonnes radieuses et belles, je vous salue,

je vous salue, Vierges sans pareilles et vous surtout

petites vierges charmées par des moineaux

                                               James Ensor

Catalogue

Baron James Ensor

1 Au Paradis des femmes H76 ½ L61, signe à droit en rouge Ensor 1915

2 Au huitième ciel         H60 L50 signé a grands en [répos à grands en vendu] ENSOR

3 Jardin d’amour

4 Le triomphe de Jehanne d’Arc, H50 L61 signé à droit [noir?]

                                                                                              ENSOR 26

Dessins rehaussés

5 La femme à travers les âges

6 Mollesses                                                     1910 H24 ½ L17 ½

7 Cortège des échecs H19 ½ L27 ½ signé en haut à gauche

8 La fin de Jehanne pucelle d’Orleans

                                                               signé [en] droit Ensor 1892

                                                               H21 ½ 17   cadre 5744

9 Petits supplices persans                        H21 ½ L25

10 chère morte H18 L25 signé James Ensor

                                                                               14 aout 1916

11 La mort coquette littro rehaussée H43 L53

12 13 14 Trois dessins au conté, signé gauche moi Ensor

                [signes] et clowns 1891 H23 ½ L31

                croqui et main feindre H22 L17 ½

                la dormeuse H22 ½ L29, signé à droit Ensor

Les cartons blancs mesurent H 43 centimètres 54 ½ [...]

Studio, 36 rue Adolphe Buyl Ostende

Exposition des maîtres de la femme

du 2 …………. au 13 août 1934

ouvert de 10 ½ h. à 13 h.

et de 15h. à 18h.

vernissage le jeudi 2 août à 11 heures

invitation

mais tout n’est pas [rare]: devant la guerre quelques billets de cent les

                une œuvre vendue du 1914

                               revendre par [honeur?] un habile deux cents mille fois