assemblage
Champ obscur
À propos de cette œuvre
Détails de l'objet
- TitreChamp obscur
- Date1979
- Supportclous sur toile sur panneau
- Dimensions150 × 10 × 18 cm, 130kg
- Numéro d'inventaire3205
- Inscriptionsverso, au milieu à droite : Dunkles Feld
En savoir plus sur cette œuvre
A partir des années 1950, Uecker dépouille les objets d’art de leur ‘naïveté et romantisme’. Il transforme l’acte artistique traditionnel en une sorte de travail manuel et physique. Il martèle, cloue et burine plutôt qu’il peint. Les clous faits sur mesure et enfoncés de manière monotone deviennent en 1957 sa marque de fabrique. “Le clou est en essence un prolongement de ma main.” Si pour Uecker, le clou est le pinceau, le marteau est la palette du peintre. Il enfonce ses clous dans des supports traditionnels comme les toiles et les panneaux, mais aussi dans les tables, les postes de télévision, les tourne-disques et les pianos. Les ‘champs de clous’ de Uecker se présentent sous la forme de constructions géométriques, de spirales et de figures libres.
En couvrant de manière rapide et rythmique un panneau carré de milliers de clous en partant du centre dans divers sens et motifs, Uecker transforme dans ce Champ obscur la surface plane du ‘tableau’ en un objet tridimensionnel. L’œuvre sort de sa réalité et entre en interaction avec l’espace. En se déplaçant, le spectateur provoque un jeu optique de lumière et de mouvement et les clous semblent onduler. L’illusion du mouvement est renforcée par le contraste optimal entre le fond de toile noir et le jeu rythmique des reflets lumineux sur les clous en acier et leur ombre.
“La manière dont j’utilise les clous comme élément structurant,” explique l’artiste, “montre qu’ils ne doivent pas perçus comme des clous.” Les clous sont considérés comme des objets durs et pointus et peuvent être perçus comme une menace. Un clou peut ainsi être un symbole de violence quand on songe à la Crucifixion. Le champ de clous d’Uecker ne provoque pas cette association d’images car il ressemble plutôt à l’étendue douce et souple d’épis de blé ondoyant au vent. La sensation de menace, mais aussi la suggestion d’un travail physique éprouvant auxquelles on associe de tels objets se transforment en une expérience poétique et esthétique. Uecker fait du quotidien un objet de beauté intemporelle.
Uecker montre ses premiers ‘objets à clous’ à l’exposition Motion in Vision – Vision in Motion à la Hessenhuis d’Anvers, quartier général du mouvement artistique G58. C’est la première exposition à l’étranger du mouvement allemand ZERO autour d’Otto Piene et Heinz Mack. Uecker rejoint officiellement ce courant artistique en 1961. Ces artistes progressistes partagent une vision d’un point zéro de la société et de l’art au lendemain de la guerre et y voient une infinité de possibilités. Ils veulent faire table rase de la peinture traditionnelle et se retrouvent dans une exploration plus large de thèmes comme la lumière, l’espace et le mouvement. La rétrospective Zero Internationaal de 1979-1980 revient sur cette connexion anversoise. C’est à cette occasion que le musée fait l’acquisition de cette structure de clous achromatique d’Uecker.
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