peinture

Charles Quint enfant

Jan Van Beers

À propos de cette œuvre

Détails de l'objet

  • TitreCharles Quint enfant
  • Date1879
  • Supporthuile sur toile
  • Dimensions139 × 149 cm
  • Numéro d'inventaire2336
  • Inscriptionsen bas au milieu : JAN VAN BEERS/ PARIS 1879

En savoir plus sur cette œuvre

Jan Van Beers part à Paris en 1878 en quête de renommée et de fortune. Originaire de Lierre, le jeune homme de 20 ans rêve d’une brillante carrière de peintre historique dans la capitale artistique de l’Europe. La presse conservatrice (y compris la presse française) loue le talent de Van Beers et admire son choix original de sujets historiques mais surtout sa palette virtuose et son étonnante technique. On voit même en lui un digne successeur d’Henri Leys, mort en 1869. Mais les toiles historiques de Van Beers ne trouvent pas acquéreur et même l’État français n’en veut pas. Le peintre décide donc en 1880 de renoncer à la peinture historique pour s’exercer à des genres plus lucratifs. Il va se spécialiser désormais dans les petites tableaux frivoles et les portraits raffinés. La bourgeoisie parisienne en raffole et Van Beers devient riche et célèbre, exactement comment il en rêvait. Charles Quint enfant est un des derniers tableaux historiques de Van Beers. Il le peint à Paris 1879 et l’expose la même année au Salon d’Anvers. Un an plus tard, l’œuvre est sélectionnée pour la grande exposition d’art belge montée à Bruxelles à l’occasion du cinquantenaire de l’Indépendance belge. Charles, le fils aîné de Philippe le Beau et Jeanne de Castille, naît à Gand en 1500. Il hérite des Pays-Bas à la mort précoce de son père, le duc de Bourgogne, en 1506. Il est déclaré majeur en 1515, devient roi d’Espagne en 1516 et empereur germanique en 1519. Charles devient le monarque le plus puissant au monde par le jeu du hasard et du destin. Cette ascension fulgurante est un objet de fascination au 19e siècle : il y a quelque chose de dramatique dans le portrait de cet enfant omnipotent avant même d’atteindre la maturité. Le jeune garçon est nonchalamment assis sur un siège richement décoré. Il porte un magnifique costume de soie blanche bordée de rubans dorés. Ses petits pieds reposent sur un joli coussin. Il est coiffé d’un béret orné d’une précieuse épingle à chapeau. Plutôt pâle, le jeune Charles regarde devant lui sans manifester la moindre émotion. Comme s’il pressentait déjà les lourdes responsabilités qui pèsent sur ses frêles épaules. Le lévrier et le livre sur le sol ne parviennent pas à le distraire. Au-delà de la technique magistrale et du style, la force de ce portrait réside surtout dans le fait qu’il sollicite l’imagination du spectateur. L’image d’un enfant sur un trône n’est pas évidente à faire passer à un siècle qui cultive la personnalité de l’enfant et voit de plus en plus dans l’autorité et le prestige des manifestations de mérites personnels. Charles Quint enfant est une mise en scène très 19e siècle d’un enfant roi du 16e siècle. La toile montre un innocent otage d’un monde d’adultes. Ou comme l’exprime en 1898 Pol De Mont dans le Elsevier’s Geïllustreerd Maandschrift : “[…] De kwijnende Morbidezza van een verwend, vroeg rijp vorstenkind; de langoereuze verveling van een geest, die in volslagen ledigheid zint op wat anders is, op wat nieuw is, al is ‘t ook verboden of wellicht precies dáarom; voortreffelik was dat hier uitgesproken in dat tengere, bleeke wezen […].( […] La Morbidezza languissante d’un enfant princier, gâté et prématurément mûr ; l’ennui langoureux d’une âme qui dans son désœuvrement, est en quête d’autre chose, de nouveauté, même si cela lui est interdit, ou peut-être justement pour cette raison ; c’est ce qu’exprime magistralement ce petit être au teint pâle […].”)

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