peinture
Développement d'un thème en rouge: Carnaval
Jules Schmalzigaug
À propos de cette œuvre
Détails de l'objet
- TitreDéveloppement d'un thème en rouge: Carnaval
- Date1914
- Supporthuile sur carton
- Dimensions81 × 64 cm
- Numéro d'inventaire4081
- Inscriptionsen bas à droite : SCHMALZIGAUG/ 1914
En savoir plus sur cette œuvre
Développement d’un thème en rouge : Carnaval est connu comme le premier tableau purement abstrait dans l’histoire de la peinture belge. Le mot carnaval semble donner une indication mais ne prend pas de forme figurative sur la toile. Le carnavalesque réside ici dans l’expression libre, dans le jeu purement pictural de pigments non mélangés.
Lorsque Schmalzigaug réalise cette toile, il tient une correspondance suivie avec Umberto Boccioni, tête de proue du futurisme. C’est dans ces lettres qu’il commence à définir sa conception coloriste du modernisme. Il écrit par exemple : "Je vis au milieu d’un prisme. Le résultat de cette hypnose de la couleur ? Quelque chose de charnel, une vibration dans le bas-ventre, une émotion testiculaire. Pourquoi ? L’instinct du carnaval (…)".
Deux ans plus tôt, en 1912, le peintre a certainement vu au Salon des Indépendants de Paris l’œuvre-clé de l’art abstrait Amorpha : Fugue en deux couleurs (1912) du Tchèque František Kupka. Dans Développement d’un thème en rouge, Schmalzigaug met à mal l’art abstrait en grattant la peinture bleue, rouge et jaune avec le dos de la brosse ou à la palette. Cela ressemble à un tableau anachronique de facture expressionniste abstraite. C’est dans ce sens non seulement l’œuvre la plus énigmatique, mais aussi la plus atypique de l’artiste. Schmalzigaug ne peindra plus jamais dans la même veine. Cela n’enlève rien à la présence incontestable de la nouveauté conceptuelle, dans l’esprit de l’avant-garde. Une composition picturale peut être de la couleur en essence.
La toile figure en avril et mai 1914 à la Esposizione libera futurista internazionale montée à Rome par le galeriste d’avant-garde Giuseppe Sprovieri. Elle fait partie d’un ensemble de six œuvres choisies par le peintre lui-même. C’est le point d’orgue artistique de Schmalzigaug, mort à un jeune âge. Ses œuvres sont décrites dans la revue artistique d’avant-garde Lacerba comme des ‘rythmes d’arabesques colorées’.
Fin 1914, Schmalzigaug quitte Venise sous la pression de la Première Guerre mondiale. Ce tableau reste dans son atelier avec quelques autres ; ils vont disparaître pendant plus d’un siècle dans des collections privées italiennes, puis suisses. Ce n’est qu’en 2015 que cette toile réapparaît dans une vente publique en Suisse. Le KMSKA en a fait l’acquisition en 2021 grâce aux fonds du Conseil flamand des Œuvres majeures.
Références
Droit d'auteur et législation
Cette image peut être téléchargée gratuitement. Pour un usage professionnel ou de plus amples informations, veuillez remplir le formulaire de contact. Plus d'informations ici.
Download
TIF