peinture

La Furie espagnole à Anvers

Ferdinand De Braekeleer I

À propos de cette œuvre

Détails de l'objet

  • TitreLa Furie espagnole à Anvers
  • Date1837
  • Supporthuile sur toile
  • Dimensions473,5 × 686 cm
  • Numéro d'inventaire1021

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Dans les années qui suivent l’Indépendance de la Belgique, de grandes toiles héroïques de l’Histoire nationale donnent le ton aux Salons. De telles pièces spectaculaires ont pour fonction d’éveiller le patriotisme de la population. Ferdinand De Braekeleer suit totalement le mouvement au Salon de Bruxelles de 1836. Sur cette toile colossale de près de cinq mètres de haut et sept mètres de large, il met en scène la Furie espagnole, lorsque des soldats espagnols mutinés envahissent Anvers le 4 novembre 1576. Le siège de la ville, qui dure quatre jours, va de pair avec des pillages, des viols, des meurtres et bien d’autres actes de violence. L’incident s’inscrit dans l’histoire de la Guerre de Quatre-Vingts Ans (1568-1648) provoquée par la résistance des Hollandais contre le joug espagnol et sans conteste une des périodes les plus marquantes de notre Histoire. Les peintres historiques ont d’ailleurs à l’époque le choix d’évènements dignes d’être illustrés. L’Anversois De Braekeleer choisit un évènement par lequel il se sent personnellement concerné, la Furie espagnole, une page noire de l’histoire de sa ville. En une heure d’après-midi, les soldats espagnols de la citadelle se retournent contre Anvers. Il se heurtent à une réelle résistance rien que sur la Grand-Place, devant l’Hôtel de Ville. De Braekeleer peint avec un élan dramatique l’horreur et le tumulte du combat. Les soldats espagnols, à gauche, sont équipés de mousquets, de lances et de hallebardes. Ils transpercent sans merci quiconque se met sur leur chemin. Les Anversois sont à droite, avec au premier plan Gozewijn van Varick, le margrave d’Anvers. La maison communale est en feu et le bourgmestre Jan van der Meeren rend l’âme dans les bras de l’échevin Jan van de Werve. L’intrépide Varick appelle ses hommes à l’attaque. Les bourgeois et les notables d’Anvers restent héroïques et défendent courageusement leur ville. Au premier plan à droite, une mère accompagnée d’un enfant tient son mari mort sur les genoux. Cette scène émotionnelle est violemment éclairée contre le fond sombre, où des flammes et d’épais nuages de fumée semblent engloutir la ville. De Braekeleer tente avec cette Furie Espagnole à Anvers de rivaliser avec les œuvres spectaculaires de ses jeunes concitoyens Gustaf Wappers et Nicaise De Keyser. Sa toile monumentale reçoit toutefois un accueil mitigé. Le très influent critique d’art Louis Alvin reproche au peintre son manque de grandeur et d’originalité ; il trouve le sujet pas assez dramatiquement traité, la composition maladroite, les personnages historiques insuffisamment individualisés, les attitudes et les expressions stéréotypées et uniformes. De Braekeleer n’a pas selon lui le geste généreux du peintre historique. Alvin lui conseille donc d’abandonner son rêve de devenir ‘peintre de haute histoire’ et de se consacrer pleinement à son plus grand talent : le tableau de genre intimiste et narratif. De Braekeleer expose au même Salon La maîtresse d’école et Alvin est plein d’éloges pour ce charmant tableau, qu’il considère comme un chef d’œuvre accompli. Cela n’empêchera De Braekeleer de recevoir une reconnaissance officielle. Deux pièces qu’il a envoyées sont couronnées par le jury du Salon d’une médaille d’argent et d’une commande officielle pour le Musée moderne de Bruxelles d’une valeur de 12.000 francs. Piqué par les critiques, l’artiste refuse la médaille, mais accepte l’argent. Il livre même deux tableaux : Le Comte de Mi-Carêmeà l’école des enfants (MRBAB, Bruxelles, n° d’inv. 1186) et Le jubilé de cinquante ans de mariage (MRBAB, Bruxelles, n° d’inv. 1187). On n’a pas à ce jour retrouvé de dessins et d’études préparatoires pour cette immense toile. De Braekeleer s’est probablement inspiré pour les volutes de fumée et l’incendie des études à l’huile (MRBAB, Bruxelles, n° d’inv. 2962/1-13) qu’il a réalisées comme témoin oculaire pendant et après le bombardement d’Anvers par les Hollandais en 1832.

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