sculpture

La misère de Job

Ossip Zadkine

À propos de cette œuvre

Détails de l'objet

  • TitreLa misère de Job
  • Date1914
  • Supportbois de l'orme
  • Dimensions122 × 139,5 × 83 cm
  • Numéro d'inventaire2338

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La Misère de Job – aussi connu sous le nom de Job ou Job et ses amis – est une statue gravée dans le bois qui représente les souffrances humaines. Quatre personnages pleurent pour l’infortuné Job : sa femme agenouillée et trois amis – Elifaz, Bildad et Sofaz – qui, tête baissée, témoignent de leur compassion. “Et après avoir crié à voix forte, ils se mirent à pleurer. Chacun déchira ses vêtements et après jeté de la poussière sur leur tête, ils s’assirent avec lui par terre pendant sept jours et sept nuits, personne ne lui disant une parole car ils voyaient que sa douleur était fort grande, ” selon le texte de l’Ancien Testament. Tant par son thème que par sa forme, cette œuvre de jeunesse de Zadkine doit beaucoup plus au symbolisme qu’au cubisme qui submerge l’avant-garde artistique parisienne en 1914. La scène biblique et les figures allongées illustrent la dimension spirituelle qui selon Zadkine a disparu dans la sculpture de son époque. Il partage notamment cette conviction avec l’artiste italien Amedeo Modigliani. C’est pourquoi – contrairement au très influent Auguste Rodin – Zadkine travaille en taille directe, une technique déterminante pour la forme définitive de l’œuvre. En d’autres mots : les nervures contribuent aux formes, gestes et attitudes des personnages sculptés par Zadkine. L’artiste se met de ses propres dires ‘au service du bois’. Il possède l’imagination nécessaire pour voir déjà les contours de ses sujets dans la matière brute. La Misère de Job est le seul groupe statuaire connu de Zadkine qui n’est pas élaboré comme un tout. Les quatre sculptures ont été placées séparément sur une surface après la Première Guerre mondiale. La composition compte trois niveaux, la femme agenouillée constituant la transition entre l’horizontalité (Job) et la verticalité (les amis de Job). Plus encore que Les Bourgeois de Calais de Rodin, le groupe statuaire de Zadkine fait penser à La Fontaine des agenouillés, la célèbre sculpture du Gantois Georges Minne, même si l’influence directe de Minne n’est pas claire. Le lien étroit qu’entretient Zadkine avec la Belgique n’apparaît en effet que quelques années plus tard. André De Ridder, fondateur de la revue Sélection et de la galerie du même nom, est le principal promoteur des œuvres de Zadkine. Après l’exposition Cubistes et néo-cubistes à la galerie Sélection, deux sculptures de l’artiste y sont exposées en permanence. De Ridder et son partenaire professionnel Paul-Gustave Van Hecke reprennent en grande partie l’exposition du Cercle royal artistique et littéraire d’Anvers. Zadkine y a exposé avec des cubistes parisiens comme Jacques Lipchitz, Henri Laurens, Georges Braque et Pablo Picasso. Ses promoteurs bruxellois continuent à exposer ses œuvres dans les années qui suivent aux galeries Centaure et L’Époque, et des articles sur l’artiste paraissent dans des revues comme Le Centaure, Variétés, Cahiers de Belgique et Opbouwen. La longue visibilité de Zadkine en Belgique a conduit à des acquisitions par le KMSKA en 1932 et 1933, l’année de sa grande rétrospective au Palais des Beaux-Arts de Bruxelles. A la mi-novembre 1936, Zadkine reçoit une lettre du directeur du musée d’Anvers le remerciant pour son ‘grand geste de sympathie’ à l’égard du musée. Zadkine souhaite en effet lui faire don de La Misère de Job. L’artiste va revenir régulièrement en Belgique dans les années qui suivent. Suit en 1950 une grande exposition au Musée Middelheim, où sont conservées quatre de ses œuvres. “La Belgique me plaît”, déclare Zadkine.

Références

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