peinture
La visite d'Albrecht Dürer à Anvers en 1520
Henri Leys
À propos de cette œuvre
Détails de l'objet
- TitreLa visite d'Albrecht Dürer à Anvers en 1520
- Date1855
- Supporthuile sur bois
- Dimensions90 × 160 cm
- Numéro d'inventaire2198
- Inscriptionsen bas à droite : H. Leys f. 1855
En savoir plus sur cette œuvre
Dimanche 19 août 1520. C’est le jour de la grande Procession Mariale et toute la ville est là. Même le célèbre artiste allemand Albrecht Dürer (1471-1528) suit avec intérêt le cortège pendant plus de deux heures. Il dessine dans son journal de voyage tout ce qu’il voit avec une précision infime : la marée humaine, la liesse, les beaux costumes, les joueurs d’instruments à vent et à percussion, le défilé des artisans, des guildes et des corporations, les quelques dignitaires séculiers et religieux qui y participent et les chars de tableaux vivants empruntés à la Bible et à la vie des saints. "Il y avait tant de choses que je ne peux pas décrire ici et je m’arrête donc là.", écrit Dürer en conclusion de son récit.
Ce fragment de journal intime a inspiré à Henri Leys la réalisation en 1855 d’un tableau consacré à Dürer, un artiste qu’il admire tant. Dürer se tient sous l’auvent de l’auberge à la Wolstraat. Il campe un personnage remarquable avec sa précieuse cape et ses longs cheveux frisés. La guilde des arbalétriers défile devant lui. Le grand peintre anversois Quinten Massijs explique à son hôte le spectacle et le grand humaniste Desiderius Érasme montre quelque chose à Agnès Frey, l’épouse de Dürer. Susanna, la femme de chambre du couple allemand, est représentée de dos avec un enfant dans les bras.
Dans son commentaire pour la revue De Vlaemsche School du Salon d’Anvers de 1855, Johan Van Rotterdam se répand en propos élogieux sur la toile que Leys vient présenter au public. Il admire le rendu détaillé de l’architecture et des tenues vestimentaires, l’authenticité des attitudes et des expressions du visage, le tracé impeccable et les magnifiques couleurs. Leys a résolument opté pour un style archaïsant d’après des modèles des 15e et 16e siècles. Sa quête d’authenticité va même jusqu’à imiter la technique des anciens maîtres et à utiliser un panneau comme support.
Leys reconstruit la fameuse visite de Dürer en véritable archéologue. Il consulte pour les données historiques une publication de Frederic Verachter, l’archiviste de la Ville d’Anvers. Cet historien a rassemblé en 1840 toutes les informations sur le séjour de Dürer dans nos contrées. Certains éléments du tableau de Leys sont toutefois fictifs et même erronés. La présence de Quinten Massijs et de Desiderius Érasme à la procession est une pure invention du peintre. Le portrait de Massijs est imaginaire et Érasme a les traits de Peter Gillis, le secrétaire communal d’Anvers, dont Massijs a fait le portrait.
Le tableau de Leys semble à première vue une reconstruction minutieuse d’une scène historique du 16e siècle, mais c’est en fait une vision romantique de la riche vie intellectuelle et artistique de la cité scaldienne au début de son Siècle d’Or. Les artistes du dix-neuvième siècle s’associaient volontiers à leurs illustres prédécesseurs. La brillante histoire des arts est plus que jamais d’actualité dans cette Belgique nouvellement créée.
Références
Droit d'auteur et législation
Cette image peut être téléchargée gratuitement. Pour un usage professionnel ou de plus amples informations, veuillez remplir le formulaire de contact. Plus d'informations ici.
Download
TIF