peinture

Le martyre de Sainte Apolline

Jacob Jordaens I

À propos de cette œuvre

Détails de l'objet

  • TitreLe martyre de Sainte Apolline
  • Date1628
  • Supporthuile sur toile
  • Dimensions407,5 × 219,7 cm
  • Numéro d'inventaireIB1958.002

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Apolline, une sainte chrétienne, morte en martyr en 214, est agenouillée au centre. Son histoire est racontée dans les Legenda Aurea, un recueil sur la vie des saints qui constitue le fil conducteur de ce tableau. Apolline refuse l’injonction d’un prêtre romain, l’homme à droite, de prier devant l’image d’un dieu païen, représenté en haut à gauche. Son châtiment est terrible. Un bourreau, l’homme au torse nu, lui a déjà arraché toutes les dents. C’est pour cet acte barbare qu’Apolline devient la sainte patronne des dentistes. On a la menace ensuite de la jeter sur le bûcher si elle ne s’incline pas devant l’image païenne. Apolline reste fidèle au Christ et choisit sans crainte de se jeter dans les flammes. Une lumière céleste tombe sur elle. Marie, en haut, se tient prête avec une couronne et une branche de palmier, la récompense pour son martyre. Ce retable a été réalisé pour l’église Saint-Augustin d’Anvers. C’est une des nombreuses commandes dans le cadre de la Contre-Réforme. Au siècle précédent, le Protestantisme a exercé sur la cité scaldienne une domination qui débouche sur un sanglant conflit et l’Iconoclastie. Lorsque l’Espagne catholique reconquiert Anvers en 1585, les autorités commandent de remeubler les églises d’objets d’art religieux. L’histoire des Augustins anversois pendant les troubles religieux est remarquable. Martin Luther étant un Augustin, les membres de la confrérie montrent initialement une certaine sympathie pour la Réforme. Mal leur en coûte. Les Augustins sont bannis sur ordre de Charles Quint et leurs offices cessent. Ils obtiennent en 1608 par l’entremise des Archiducs Albert et Isabelle l’autorisation de fonder un nouveau monastère à Anvers. L’ordre jure alors fidélité absolue à l’Église Catholique. Entre 1615 et 1618, les Augustins construisent une église à la Kammenstraat. En 1628, trois retables sont commandés pour ce nouvel lieu de culte. Pierre Paul Rubens livre la Madone entourée de saints pour le maître-autel. L’Apolline de Jordaens et le Saint Augustin d’Hippone d’Antoine Van Dyck sont suspendus au-dessus des autels latéraux. Les thèmes de ces retables ont une signification particulière pour les Augustins. Augustin d’Hippone est le fondateur de l’ordre et l’église renferme des reliques d’Apolline. Sur le volet central de son retable, Rubens représente Marie entourée d’une quantité de saints car l’église des Augustins est consacrée à la Vierge et à tous les saints. Les deux saints dans le rôle principal sur les retables latéraux sont repris sur celui du maître-autel : Apolline à gauche avec une pince à la main et Augustin au premier plan avec un cœur en feu. Augustin et Apolline incarnent les deux manières d’atteindre la sainteté, respectivement par la dévotion monastique et le martyr. Le choix des trois peintres mérite d’être souligné. Ce sont les plus illustres artistes de leur temps et les jeunes peintres des deux autels latéraux ont travaillé dans l’atelier du peintre du maître-autel. Jordaens prépare minutieusement cette œuvre monumentale. Il réalise un modello à la gouache, aujourd’hui conservé au Cabinet des Estampes de la Ville d’Anvers. Il fait pour certains détails des études sur modèle vivant. Il élabore sans doute sur les conceptions de Rubens. Il a été suggéré que Rubens voulait prendre à son compte toute la commande, mais qu’un voyage diplomatique en Espagne (1628) l’obligea à confier les retables latéraux à ses deux anciens collaborateurs.

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