peinture

L’écrivain Walter Mehring

George Grosz

À propos de cette œuvre

Détails de l'objet

  • TitreL’écrivain Walter Mehring
  • Date1926
  • Supporthuile sur toile
  • Dimensions110 × 79,5 cm
  • Numéro d'inventaire2454
  • Inscriptionsverso, en haut au milieu : Grosz April 1926

En savoir plus sur cette œuvre

1926. George Grosz et son bon ami Walter Mehring, un des principaux auteurs satiriques de la République de Weimar, ont dépassé leurs absurdes réunions Dada à Berlin. Après les horreurs de la Première Guerre mondiale, le nihilisme et l’anti-art cèdent la place à un mode de représentation plus traditionnel, la Nouvelle Objectivité. Cette appellation stylistique a été trouvée en 1924-1925 par le directeur du Kunsthalle de Mannheim, Gustav Friedrich Hartlaub. Il avait remarqué chez des artistes comme Grosz, Max Beckmann et Otto Dix un intérêt nouveau, dépourvu d’émotion pour les personnes dont ils faisaient le portrait. Ce style est aussi appelé le vérisme. Mehring regarde droit devant lui d’un air songeur, comme s’il n’y avait pas de peintre et de spectateur. Sa pose et la Polsterstuhl sur laquelle il est assis dégagent quelque chose d’inflexible. Elles constituent une balise de stabilité contre un arrière-plan indéfini et menaçant, les contours d’une ruine, un passé que l’artiste et le sujet préfèrent oublier. Ce portrait est destiné à réveiller les consciences. Ce n’est pas uniquement un commentaire sur la guerre qui vient de s’achever et les inégalités sociales en augmentation, mais aussi un manifeste contre les utopies brisées du modernisme d’avant-guerre. La peinture allemande libre, expressionniste a fait long feu et n’est plus que le décor d’une nouvelle recherche de la structure et de la ligne et des couleurs plus sobres. La cigarette de Mehring est tendue vers le soleil qui perce à travers les nuages. Une lueur d’espoir ? Le prélude à un nouveau malheur ? Les problèmes économiques s’accumulent sous la République de Weimar en raison des réparations de guerre, tout comme les troubles sociaux. C’est là le terreau idéal pour la montée en puissance du parti National-Socialiste et la prise de pouvoir d’Adolf Hitler. Pour les nazis, les peintres et écrivains qui commentent la situation sociale doivent être bâillonnés. L’art d’avant-garde est stigmatisé comme un art ‘dégénéré’ et des milliers d’œuvres d’art et de livres sont censurés, confisqués, voire brûlés. Le portrait de Mehring est vendu aux enchères à Luzerne en 1939 avec 124 autres œuvres ‘dégénérées’. Des délégations des Musées Royaux de Bruxelles et d’Anvers et du Musée des Beaux-Arts de Liège ramènent en Belgique un total de seize pièces. Le portrait de Mehring aboutit au KMSKA, ainsi que des toiles des artistes Lovis Corinth, Carl Hofer et Jules Pascin. Taxés de ‘bolchéviques de la culture’, Grosz et Mehring se réfugient en Amérique, où ils écrivent leurs mémoires. Le portrait de Grosz fait en 2010 la couverture de la réédition néerlandaise du texte autobiographique de Mehring De verloren bibliotheek de 1953. L’autobiographie de Grosz de 1946 est publiée en 1955 à New York sous le titre A Little Yes and a Big No.

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Rubens

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