peinture
Les Saintes Femmes au tombeau
William Adolphe Bouguereau
À propos de cette œuvre
Détails de l'objet
- TitreLes Saintes Femmes au tombeau
- Date1890
- Supporthuile sur toile
- Dimensions259 × 161 cm
- Numéro d'inventaire1580
- Inscriptionsen bas à gauche : W-BOVGVEREAV-1890
En savoir plus sur cette œuvre
En 1890, William Bouguereau succède à son défunt collègue Alexandre Cabanel comme membre actif du Corps Académique de l’Académie d’Anvers. Comme le veut la tradition, il doit remettre au Musée des Académiciens une œuvre représentative et un autoportrait. En sélectionnant Les saintes femmes au Tombeau pour l’Exposition Universelle de 1894 à Anvers, il marque clairement son intention que cette toile trouve sa place à la Galerie Académique. L’épisode biblique a déjà été montré au Salon de Paris de 1890, puis a voyagé à Stuttgart, Berlin et Chicago avant d’être exposé en 1894 dans la cité scaldienne. L’artiste reçoit pour son œuvre une rétribution royale de 23.500 francs, la même somme qu’avait reçu Cabanel. Un an plus tard, il marque sa reconnaissance en faisant également don d’un autoportrait.
Figure célébrée de l’establishment artistique, Bouguereau rend hommage aux hautes valeurs académiques. Avec son goût prononcé pour le mélange des traditions anciennes et des effets nouveaux, il séduit tout autant la très sérieuse Académie que le public de salon bourgeois. Le monde français de l’art est à ses pieds. Il est invité à décorer des hôtels de ville et des églises et est un hôte régulier des Salons français et étrangers. Bouguereau fait également la conquête d’une nouvelle génération d’amateurs de l’art, lassée des tableaux historiques et friande d’un art plus distrayant et plus léger. De riches collectionneurs jusqu’en Amérique achètent ses tableaux sentimentaux pleins de nymphes batifolant et de petites bergères ingénues.
Mais au même moment, la grande peinture est à l’agonie. Les jeunes artistes se rebellent contre les valeurs éculées de l’académisme. Ils peignent la vie contemporaine sous toutes ses facettes et dans un style étonnamment novateur. Bouguereau le touche-à-tout reste un fervent défenseur de la tradition académique et n’adhère pas beaucoup aux idées nouvelles de Gustave Courbet, Édouard Manet et leurs émules. En envoyant au Salon de Paris de 1890 Les saintes femmes au tombeau, il soumet un tableau historique qui témoigne une fois de plus de sa virtuosité académique.
Dans un académisme d’un genre nouveau, l’artiste narre un épisode du dernier chapitre de l’Évangile selon saint Marc (16: 1-8). Marie Madeleine et deux autres femmes trouvent le tombeau de Jésus ouvert et vide. Un ange leur apprend la résurrection du Christ, sur quoi les femmes tremblent d’effroi et sont submergées par le chagrin. Bouguereau réalise cette scène biblique en grand format, dans un grand raffinement technique et un sens aigu du détail. Le tracé est parfait, la composition originale, la palette harmonieuse, le jeu de lumière fascinant. C’est pour la critique conservatrice un chef d’œuvre absolu. Bouguereau est loué comme le porte-drapeau du style académique, du grand art, tandis que les artistes progressistes, parmi lesquels Émile Zola et Joris-Karl Huysmans, lui reprochent de rester dans la tradition et la maîtrise et voient dans son art un élégant mensonge, ‘sans vigueur, sans vitalité’ selon les mots de Zola.
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