peinture
Les sept sacrements
À propos de cette œuvre
Détails de l'objet
- TitreLes sept sacrements
- Date1440-1445
- Supporthuile sur bois
- Dimensions200 × 223 cm
- Numéro d'inventaire393-395
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Le peintre peint à l’intérieur d’une église gothique deux scènes liées entre elles. Nous sommes face au maître-autel. Le Christ mort sur la Croix est au centre. Ses proches en pleurs sont prosternés à ses pieds. Les personnages de ce tableau sont clairement plus grands que les autres fidèles. Les petits personnages dans les nefs latérales et devant le maître-autel appartiennent à la deuxième représentation. Ils illustrent les sept sacrements, les piliers des rituels du Catholicisme. On voit de gauche à droite le baptême, la confirmation, la contrition, l’eucharistie, le mariage, l’ordination d’un prêtre et l’extrême-onction. Cette église est un microcosme réunissant diverses couches de la population, des bourgeois richement vêtus aux mendiants à droite sur le panneau central, ainsi que tous les âges.
Les anges font le lien entre les deux représentations. Ils portent des banderoles de paraphrases latines des Écritures qui mettent chaque sacrement en relation avec la mort du Christ (voir les inscriptions). Le message le plus clair est celui de l’eucharistie, uniquement illustrée sur le panneau central : l’office religieux commémore la Dernière Cène avant la Crucifixion. L’hostie bénie se transforme dans le corps du Christ pendant l’eucharistie.
Rogier van der Weyden fait partie des Primitifs Flamands, un groupe de peintres des Pays-Bas bourguignons renommés dans toute l’Europe. Van de Weyden est réputé pour son talent à traduire les émotions. Les figures aux pieds de la Croix en sont un exemple édifiant : les larmes ruissellent sur le visage des hommes et Marie est effondrée de douleur. Van der Weyden provoque aussi une réaction émotionnelle chez le spectateur en mettant en exergue le sang du Christ qui coule de ses mains, de sa tête et de son flanc.
Le triptyque a été commandé par Jean Chevrot (vers 1395-1460), évêque de Tournai et président du Conseil de Bourgogne sous Philippe le Bon et Isabelle du Portugal. La commande n’est pas documentée, mais les blasons de Chevrot et de Tournai figurent sur les trois panneaux, respectivement dans le coin supérieur gauche et droit. L’étude dendrochronologique a révélé que le triptyque a été peint après 1440. Les historiens de l’art le situent sur base stylistique vers 1440-1445. Il n’est pas clair pour quelle église Chevrot a commandé le retable. Sa chapelle privée à la cathédrale de Tournai semble le choix évident. A moins que le triptyque ait servi à décorer une chapelle de l’église Saint-Hyppolyte de Poligny, la ville natale de Chevrot, où il existait un culte de l’hostie miraculeuse.
Le commanditaire Chevrot se fait représenter en évêque officiant la confirmation. La construction technique de l’œuvre suggère que d’autres personnages dans l’église sont basés sur des figures historiques. Certains visages ont en effet été peints sur une feuille d’étain avant d’être fixés sur le panneau en bois. Van der Weyden a probablement fait leur portrait sur place avant de le reproduire en atelier sur le retable. Les autres portraits ne peuvent pas être clairement identifiés.
Van der Weyden dirige un atelier et s’entoure d’assistants. Cet Autel des Sacrements est le produit d’une telle collaboration, même si Van der Weyden en a réalisé la plus grande partie. L’œuvre a été restaurée en 2006-2009 ; une couche de vernis jauni a été retirée, ce qui a permis de mettre au jour la couche de peinture originale. Après ces travaux, les experts sont arrivés à la conclusion que Van der Weyden a pris à son compte tout le volet central et qu’il a confié à deux assistants l’architecture et certains personnages.
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