peinture
Nature morte
Marthe Donas
À propos de cette œuvre
Détails de l'objet
- TitreNature morte
- Date1917
- Supporthuile sur toile
- Dimensions34,5 × 53 cm
- Numéro d'inventaire2948
- Inscriptionsen bas à droite : DONAS 1917
En savoir plus sur cette œuvre
Dans un carnet de notes, Marthe Donas décrit cette œuvre comme le premier tableau qu’elle a réalisé dans un style cubiste. C’est un exercice de ‘mise en rimes visuelles’ des formes et des lignes, un cheval de bataille de son premier grand maître André Lhote pour qui tous les éléments visuels produisent individuellement un son plastique. Les multiples perspectives et les volumes et formes superposés sont typiquement élaborés par les cubistes après Picasso et Braque avec des couleurs vives et un souci des lois universelles de l’équilibre comme la symétrie. Donas a développé cette sensibilité pour les constructions de surfaces et les couleurs claires à Dublin où elle suivait une formation dans les vitraux, avant même de se former à la peinture à Paris.
Les natures mortes de Donas se caractérisent donc par des rondeurs qui donnent à ses compositions autant d’élégance que de puissance. Elles révèlent les influences sculpturales de ses deux grands maîtres à penser l’art : le déjà nommé Lhote et, plus tard, Alexander Archipenko, son "(…) ami, paraît-il", écrit Mondrian en 1919 à Theo van Doesburg après une visite dans son atelier. Ses contacts amicaux avec des figures dominantes de De Stijl amènent Donas au début des années 1920 à épurer ses compositions en structures géométriques et surfaces de couleur, sans pour autant rompre totalement le lien avec la réalité. Elle pose à cet égard la question en ces termes à van Doesburg : ‘Que ferons-nous après ?’. C’est pourquoi elle intitulera ‘natures mortes’ ses toiles plus abstraites.
En sa qualité de membre du célèbre cercle cubiste La Section d’Or dirigé par Archipenko, Marthe Donas peut exposer entre 1919 et 1922 dans les plus prestigieuses capitales de l’avant-garde internationale : Londres, Genève, Paris, Amsterdam, Rotterdam, La Haye, Berlin, Rome. Elle participe aussi à Bruxelles à l’exposition Sélection dans la Section d’Or. Et pourtant personne ne la connaît dans son propre pays, et sait encore moins qu’il s’agit d’une femme artiste. Ses œuvres sont montrées et publiées sous le pseudonyme Tour Donas ou Tour D’Onasky, parce que selon ses collègues " (…) était trop artiste pour conserver un nom de femme". Michel Seuphor, l’écrivain et éditeur de la revue d’avant-garde anversoise Het Overzicht, suppose qu’il s’agit à nouveau d’un nom inventé par van Doesburg, comme I.K. Bonset et Aldo Camini’. Ces deux noms sont en effet des alias de van Doesburg. Paul van Ostaijen est exaspéré par le fait que Herwarth Walden de la galerie allemande Der Sturm a mentionné ‘Anvers’ après du nom ‘d’Onaski = Polen!’
Une rétrospective de ses œuvres est montée en 1922 à Anvers, à l’occasion du Deuxième Congrès de l’Art Moderne organisé par Jozef Peeters. C’est alors que Marthe Donas utilise pour la première fois le titre Composition abstraite pour certaines de ses toiles.
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