peinture
Polyptique Orsini
Simone Martini
À propos de cette œuvre
Détails de l'objet
- TitrePolyptique Orsini
- Date1320-1330
- Supporttempera et feuille d'or sur panneau
- Dimensions29,7 × 82,1 × 1,5 cm
- Numéro d'inventaire257-260
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Le KMSKA possède quatre petits panneaux du Polyptique Orsini. Les deux premiers représentent ensemble l’Annonciation. L’ange Gabriel (n° d’inv. 257) annonce à Marie (n° d’inv. 258) qu’elle va être mère. Les deux autres scènes sont issues de la Passion : La Crucifixion (n° d’inv. 259) et La Descente de Croix (n° d’inv. 260). Le premier panneau montre le Christ sur la Croix flanqué de deux anges. Ses proches sont en pleurs au premier plan à gauche, à droite se tient une troupe de soldats romains avec des étendards. A l’arrière, Longinus – un soldat aveugle selon la tradition – transperce le flanc du Christ de sa lance. Le sang coulant de la plaie lui rend la vue. Sur la scène suivante, la dépouille du Christ est descendue de la croix. Ses proches réagissent là aussi avec émotion. Le sang du Christ s’écoule jusqu’au crâne d’Adam en bas. Selon la tradition, il est enterré à l’endroit même où le Christ délivre l’Humanité du péché originel. L’Annonciation et la Passion sont liées car elles traitent l’une et l’autre de l’incarnation du Christ.
Sur La Descente de Croix, un homme de taille nettement plus petite en habits épiscopaux est en prière à côté du crâne. C’est très probablement le commanditaire du polyptique, Napoleone Orsini, un descendant d’une influente famille de la noblesse. Il a étudié et travaillé dans diverses villes d’Europe et a séjourné à la cour papale d’Avignon en qualité de cardinal. Selon la tradition, Orsini possédait un clou de la Croix qu’il légua à l’église florentine de Santa Maria degli Angeli. Ceci explique sans doute la position prédominante des clous sur La Descente de Croix et la place que tient le commanditaire. Un saint patron priant est représenté sur La Crucifixion. Orsini a probablement été influencé par les idées du pieux franciscain Ubertino de Casale, au service duquel il était. Selon Ubertino, les outils de la Passion comme la lance de Longinus et les clous de la croix sont investis d’une force spirituelle.
Il s’agissait à l’origine de deux petits panneaux peints sur les deux faces : Gabriel au dos de De La Crucifixion, et Marie au dos de La Descente de Croix. Ils ont été découpés au milieu pour les présenter sur un mur. On connaît encore deux petits panneaux appartement au polyptique. Il y a à Paris une représentation du Portement de la Croix, avec au dos les armes de la famille, et à Berlin La Mise au tombeau, sur lequel était probablement aussi peint un blason au dos. Les deux petits tableaux servaient de volets aux deux panneaux anversois.
Ouvert, le polyptique montrait quatre épisodes successifs de la Passion : le Portement de la Croix, le Coup de lance, la Descente de Croix et la Mise au tombeau. Au dos, L’Annonciation occupait la place centrale, entourée des armes des Orsini. L’ensemble pouvait être fermé et retourné : on voyait alors un diptyque de L’Annonciation. Le petit format et la peinture sur les deux faces suggèrent que le Polyptique Orsini servait à la dévotion privée. Il existe d’autres exemples de ce type de petites œuvres pliables, mais elles sont plutôt rares.
Le peintre Simone Martini, un pionnier de la Renaissance italienne, était originaire de Sienne et vécut longtemps à Avignon. Il a signé l’œuvre au bas du cadre. Sur les panneaux anversois sont inscrits les mots ‘PINXIT’ et ‘SYMONE’. Sur Le Portement de la Croix à Paris figurait initialement la mention ‘HOC OPUS’. Ces inscriptions signifient ensemble : ‘Simone [Martini] a peint cette œuvre’. Il y avait probablement une date sur le cadre de La Mise au tombeau mais elle a disparu. Cette pièce manquante du puzzle est à l’origine de différences d’opinions quant à la datation du polyptique. Selon certains, cette œuvre a été peinte lors du séjour de Martini et Orsini à la cour papale d’Avignon, entre 1335 (arrivée de Martini) et 1342 (mort d’Orsini). Selon Pétrarque, Martini a encore fait un portrait d’Orsini à cette occasion. Pour d’autres, le style relève clairement du travail artistique de Martini dans les années 1320-1330.
Le Polyptique Orsini se trouvait autrefois en France, où il exerça une grande influence sur les enlumineurs médiévaux comme les frères Van Limburg, qui intégrèrent des motifs du Polyptique Orsini dans leurs illustrations du Portement de la Croix et de la Descente de Croix dans Les Très Riches Heures du Duc de Berry.
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