peinture

Portrait de vanité du peintre

Antonie van Steenwinckel

À propos de cette œuvre

Détails de l'objet

  • TitrePortrait de vanité du peintre
  • Date1678-1685
  • Supporthuile sur toile
  • Dimensions85 × 64 cm
  • Numéro d'inventaire5025
  • Inscriptionsau milieu à gauche : Ipse pinxit

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Un miroir reflète ce qu’on pense être un autoportrait du peintre Antonie van Steenwinckel. L’homme distingué dans le miroir regarde le spectateur. Ses traits dominants sont des paupières tombantes, un nez large et protubérant et une moustache et une barbe bien brossées. Il porte un manteau gris foncé et un col haut à dentelle. Des boucles blondes s’échappent de son grand chapeau à larges bords. Un sablier, deux livres et un crâne sont posés sur la table en bois au tiroir vide ouvert. Les objets se reflètent dans un miroir à cadre noir tenu par un jeune homme. Lui aussi regarde le spectateur. Le tableau combine un autoportrait avec une vanité. Les deux éléments évoquent le caractère éphémère de la vie. Van Steenwinckel ne laisse planer aucun doute sur la relativité de son image dans le miroir. Il se montre satisfait et sûr de lui, mais le sablier, les livres et le crâne au premier plan nous rappellent que le temps, le rang et la célébrité sont de courte durée. L’inscription en danois et en latin Steenwinkel og hústrú / Ipse pinxit dans le coin supérieur gauche a été peinte par-dessus le craquelé, probablement après la mort de l’artiste. Elle indique que Van Steenwinckel voulait se représenter avec son épouse, mais les gros doigts qui tiennent le miroir semblent plutôt appartenir à une main masculine et la coupe courte trahit un jeune homme. S’agit-il d’un assistant du peintre ? Ou regardons-nous une version plus jeune de Van Steenwinckel ? Ce serait tout à fait en phase avec une vanité. Le peintre se retourne sur sa jeunesse, montre le présent et évoque l’inévitabilité de la mort avec ses symboles d’impermanence. Il signifie en même temps que la peinture sublime la mort : en faisant son autoportrait, Van Steenwinckel arrête le cours du temps et laisse son image à la postérité. Avec la construction en plans successifs de ce tableau, Van Steenwinckel soulève des questions intéressantes sur la réalité et l’illusion de la peinture. Le tiroir ouvert et les livres donnent à la table et aux objets une palpabilité à la manière d’un trompe-l’œil. Derrière ces accessoires, un miroir nous montre non pas notre propre image, mais le visage du peintre, qui prend donc notre place, tandis que nous sommes positionnés à la sienne. Cet effet est encore renforcé par le fait que Van Steenwinckel n’est accompagné d’aucun attribut alors qu’il est en train de peindre, comme c’est souvent le cas sur les autoportraits d’artistes. Le troisième plan est celui du personnage qui tend littéralement un miroir au peintre comme au spectateur. Le tableau a un cadre très serré. La toile devait être plus grande à l’origine et a été réduite sur les quatre côtés. Sur une copie du 18e siècle (Det Nationalhistorisk Museum, Frederiksborg Slot, Hillerød, n° d’inv. A903), le miroir et le personnage derrière la table ne sont pas coupés par le bord du cadre. Antonie van Steenwinckel descend d’une famille d’artistes flamands qui joue un rôle important à la Cour du Danemark aux 16e et 17e siècles. Lui-même est nommé peintre à la Cour en en 1681. Van Steenwinckel peint essentiellement des tableaux historiques et des portraits qui, comme cette toile, se caractérisent par de forts contrastes d’ombre et de lumière.

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