Dans sa dernière exposition What’s the Story?, le KMSKA met l'art contemporain en dialogue avec sa propre collection

Le 16 août, le Musée royal des Beaux-Arts d'Anvers (KMSKA) inaugure l'exposition What's the Story? Dans cette nouvelle exposition, des artistes contemporains renommés entrent en dialogue avec l'art moderne et ancien de la collection du KMSKA. Une rencontre audacieuse qui peut être directe et explicite, mais aussi masquée, moins évidente.

 What's the Story? se décline en deux éditions, chacune racontant trois histoires différentes. La première partie de l’exposition est dévolue aux thèmes universels de l’espace, du temps et du pouvoir. Les tableaux de petit format de Jean Brusselmans, exposés dans la salle Espace, constituent le point de départ du parcours. Son œuvre est une source d'inspiration constante pour le sculpteur Mark Manders. Raoul De Keyser explore la surface picturale au moyen de lignes, de couleurs, d’aplats de couleurs, et de motifs, de manière que l'espace se voit délimité, fragmenté. L’artiste constitue à son tour une source d’inspiration pour Koen van den Broek qui brosse sur toile le paysage urbain en utilisant la peinture pour marquage routier. La deuxième salle s’articule autour du thème du temps, plus particulièrement le temps fini et infini, réel ou manipulé. Sont installées autour de Femme devant la mer de Léon Spilliaert et de Femme au repos de Rik Wouters, les œuvres vidéo intimistes de Chantal Akerman et de David Claerbout, qui évoquent tous deux l’expérience du temps dans sa lenteur.  

L'exposition conclut son parcours en posant un regard sur le thème du pouvoir et les inégalités entre hommes et femmes en prenant comme point de départ le portrait de Norbertus van Couwerven, œuvre réalisée par Katharina Pepijn. Au XVIIème siècle, il est exceptionnel qu'une femme artiste se voie offrir l'opportunité de peindre le portrait d'un ecclésiastique influent. Bien que Pepijn ait réalisé un portrait de grande qualité, elle disparut de l'historiographie. Le fait que le KMSKA possède uniquement cette œuvre de sa main témoigne de la discrimination dont fait l’objet l'artiste. Le tableau est exposé côté à côte des œuvres de Thomas Houseago, Matthias Dornfeld et George Condo qui soulèvent ouvertement la question du pouvoir masculin.

« Nous avons délibérément choisi de travailler avec différents thèmes, de sorte que chaque pièce ait son propre caractère, son propre dialogue, son propre récit.  En collaboration avec le co-commissaire Erno Vroonen, nous avons sélectionné de façon libre et associative divers ensembles thématiques. L'interprétation des œuvres n’a toutefois rien d’immuable. Nous invitons donc les visiteurs à créer des liens par eux-mêmes et à explorer les histoires qui se cachent derrière les œuvres d'art ». Dr. Nico Van Hout, Responsable des collections.

La deuxième partie de l'exposition ouvrira ses portes le 23 novembre. Elle s’articule autour de trois autres thèmes : la vie et la mort, la séduction et le storytelling. Des œuvres provenant de la collection de Jacob Jordaens, Jan Massijs et Constant Permeke y entrent en dialogue avec Evelyne Axell, Maen Florin, Kati Heck, Jozef Legrand, Rinus Van de Velde, Anne-Mie Van Kerckhoven et Liliane Vertessen.