A propos de cette
oeuvre

Détails de l'objet

Titre: 
Les enfants fredonnent la chanson du père
Date: 
1638
Dimensions: 
118,4 × 188,5 cm
Numéro d'inventaire: 
677
Inscriptions: 
en haut au milieu : SOO D'OVDE.SONGEN.SOO PEPEN DE IONGE

En savoir plus sur cette œuvre

Dans ce concert privé, les grands-parents chantent une chanson avec un livre et une feuille de papier. Ils lisent attentivement le texte à travers leurs lunettes. Ils sont accompagnés par un joueur de cornemuse. Au centre, une femme – sans l’épouse du musicien – jouit de la belle musique. Les petits aussi font de leur mieux. Le bébé sur les genoux de sa mère souffle dans la flûte de son hochet et son grand frère joue de la flûte traversière. Leur chien au premier plan tend les oreilles. Le concert attire tout autant son attention que les délices disposés sur la table. Ce coin du tableau montre d’ailleurs clairement que Jordaens excelle autant dans la peinture des natures mortes que dans celle des personnages.
En haut dans le cartouche, on peut lire un dicton que Jordaens a sans doute emprunté au livre d’emblèmes Spiegel van den Ouden ende Nieuwe Tijdt de Jacob Cats (1632): ‘Comme les vieux ont chanté, ainsi les jeunes jouent de la flûte’. Autrement dit : ‘Les jeune suivent l’exemple des anciens ’. Cats décrit dans son livre comment dans le règne animal, les oisillons – comme les enfants – imitent les adultes. Jordaens s’inscrit dans la tradition de Pierre Breughel l’Ancien avec sa prédilection pour l’illustration de dictons.
Le vieil homme à gauche est généralement identifié comme le maître et beau-père de Jordaens, le peintre Adam van Noort. La femme au centre aurait les traits de la fille de Van Noort, Catharina. Jordaens se serait pris pour modèle pour le joueur de cornemuse, bien que ce personnage ne ressemble guère s aux autoportraits connus du peintre. L’identification repose peut-être davantage sur une idée romantique que sur la vérité historique.
L’étude technique du tableau a révélé que l’artiste avait agrandi la toile d’environ 20 centimètres du côté droit pour en modifier la composition. Des images aux rayons X et à la lumière infrarouge montrent que la grand-mère et la mère étaient initialement plus proches l’une de l’autre. La grand-mère était déjà presque achevée lorsque Jordaens décida de modifier sa composition. Rien que dans la cartouche, l’étude a révélé qu’il a légèrement déplacé les lettres du dicton vers la droite et vers le haut. La couche de peinture de l’ajout est en effet différente. Elle est un peu plus rouge et de nature plus brute. Jordaens n’était sans doute pas satisfait de sa première idée. A moins qu’un commanditaire ait souhaité un plus grand tableau ?
Un dessin préparatoire du joueur de cornemuse figurait autrefois dans la collection du professeur I.Q. van Regteren Altena à Amsterdam. Le tableau au KMSKA marque pour Jordaens le début d’une série de variations sur ce thème. Il peint dans les années qui suivent quantité de toiles similaires mais plus grandes qui sont aujourd’hui conservées près de Berlin (Schloss Grünewald, n° d’inv. GK 1 3489 ; 5 personnages), à Valenciennes (Musée des Beaux-Arts, n° d’inv. P.Y.36 ; 6 personnages), à Dresde (Gemäldegalerie Alte Meister, n° d’inv. 1014 ; 6 personnages), à Ottawa (National Gallery of Canada, n° d’inv. 15790 ; 7 personnages), au Liechtenstein (collections princières, n° d’inv. GE 2504 ; 8 personnages) et dans des collections privées.

Historique des acquisitions



achat: graaf Arnold de Pret de Terveken, 1883

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