peinture
Paysage de neige
Jean Brusselmans
À propos de cette œuvre
Détails de l'objet
- TitrePaysage de neige
- Date1938
- Supporthuile sur toile
- Dimensions106 × 101 cm
- Numéro d'inventaire2486
- Inscriptionsen bas à droite : Jean/ Brusselmans./ 1938.
En savoir plus sur cette œuvre
Le temps semble suspendu dans les tableaux de genre de Jean Brusselmans. Dans Paysage de neige, le peintre peint les paysages qui l’entourent avec la platitude intrinsèque d’une carte postale. Il reproduit ces vues des multitudes de fois, à toutes les saisons, selon une structure en trame, avec des perspectives inclinées et des plans tangents ou des formes dans des couleurs claires. A partir des années 1920, son œuvre se caractérise surtout par des répétions constantes de ces motifs en blocs, des corrections formelles et une manière brute de peindre et de délimiter les objets. On est surtout frappé par la manière dont Brusselmans ramène dans Paysage de neige le ciel, le paysage enneigé, les petites maisons et les arbres à leur essence figurative par ses coups de pinceau larges, bruts et appuyés.
En assemblant en continu les mêmes motifs ou des motifs très similaires, Brusselmans se construit une esthétique personnelle et très identifiable. Son œuvre se situe ainsi en marge du modernisme européen et son style peut difficilement être catégorisé ou récupéré par l’un ou l’autre courant artistique. Elle semble d’ailleurs continuer à mûrir. En qualité de peintre des paysages ruraux, il pouvait pourtant être facilement classifié comme artiste expressionniste proche des peintres flamands de Latem. Mais Brusselmans était réfractaire à cet étiquetage stylistique. Il s’en tint ainsi toute sa carrière à des conceptions plus systématiques de la composition et de la couleur. Il considérait que c’est toujours la composition qui ‘ordonne un tableau, qui donne à chaque personnage ou objet sa place, qui distribue les lignes droites, horizontales ou obliques […] sur le tableau’.
Robert Hoozee a plutôt compliqué les choses en qualifiant Brusselmans d’expressionniste constructiviste sous influence post-cubiste. L’œuvre de Brusselmans est en premier lieu une tentative d’établir de manière constructive les règles de l’art figuratif. C’est pourquoi le travail de ce moderniste atypique reflète à merveille le fameux aphorisme de Maurice Denis, un des pères fondateurs du modernisme : ‘… un tableau (…), est essentiellement une surface plane recouverte de couleurs en un certain ordre assemblées.’
‘Je suis le peintre de Kouden Haard’, écrit Brusselmans en 1947 à propos de son opiniâtreté. Le choix de ce paysage brabançon de Dilbeek comme synecdoque conceptuel n’est pas chez lui seulement une nécessité car il n’a pas les moyens de voyager, mais aussi un choix artistique assumé.
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