Ensor, rêves fantasques. 
Au-delà de l’impressionnisme

L'année Ensor 2024 ne serait pas complète sans une exposition au KMSKA. Ensor. Rêves fantasques. Au-delà de l'impressionnisme offre un panorama complet de James Ensor en tant qu'artiste pionnier. Y sont montrés ses chefs-d'œuvre provenant du monde entier avec ceux des artistes internationaux à qui il voulait se mesurer. Car Ensor a toujours voulu être avant tout le meilleur, même si ses concurrents s'appellent Edouard Manet ou Edvard Munch.  

L'esprit imaginatif d'Ensor entraîne le visiteur dans son périple en son univers onirique, empreint de visions sauvages, de carnaval et de zwanze. Dans les pas d'Ensor, on découvre comment l’artiste, innovateur rebelle, déploie sa créativité, révolutionne les règles du jeu et fixe les règles de l'art. Il se détourne résolument de l'idéal de beauté classique européen et de l'impressionnisme qui l'a tant fasciné à ses débuts pour, en fin de compte, influencer d'autres artistes, comme Emil Nolde, avec ses images oniriques ou ses couleurs expressives. Ensor. Rêves fantasques montre cette évolution artistique à travers les grands jalons qui ont marqué la carrière d'Ensor. S’y côtoient pour la première fois les œuvres d’Ensor et celles de Claude Monet ou d’Auguste Renoir dont il copie les effets de lumière, même s'il en trouve le contenu trop fadasse.

L’art d’Ensor ne se limite pas à la peinture. L’artiste donne libre cours à sa verve expérimentale en réalisant des dessins détaillés et de puissantes gravures à l'eau-forte. Ou encore, il crée le collage monumental, La Tentation de saint Antoine, œuvre ambitieuse composée de 51 feuilles de papier qui nous plonge dans un mélange hallucinant de critique sociale, de science et de technologie. Un véritable manifeste artistique qui arrive tout droit de Chicago. 

Et toujours, Ensor arrive à surprendre par ses contrastes entre le comique et le sinistre, le raffiné et le sauvage, les salons bourgeois confortables et les squelettes effrayants, dans un monde imprégné d'une satire ironique. Ses œuvres reflètent le pouls de cette époque passionnante qu'est la fin du XIXe siècle, époque pas si différente de la nôtre, jalonné de bouleversements sociaux et politiques, d’innovations stupéfiantes et de spectacles de masse. Nous plongeons pour la première fois dans la relation symbiotique entre Ensor et la culture populaire. Ensor fut séduit par les spectacles de lanterne magique, ancêtre du cinéma. Ensor pénètre ainsi notre vie quotidienne, la vôtre, la mienne, celle de tous. 

Le KMSKA est le dépositaire de la plus grande et la plus diverse collection sur Ensor. Le musée abrite également le Projet de recherche Ensor, centre de connaissances dédié au maître. Le KMSKA est donc l'endroit idéal pour cet hommage unique à l'un des précurseurs du modernisme international.