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handschrift

Een eerbetoon aan de zee, haar schilders en haar bewonderaars.

Lofrede op Ensors geliefde zee en de kunstenaars en bewonderaars van Oostende.

Hommage à la mer, à ses peintres, à ses admirateurs. à toi madame la mer des mots salivés. Gouttelettes menues lancées au dos de ta lame vierge et pure Sommes-nous petits garçons devant cette mer semée d’écueils ou de bancs sablés d’or ? La mer! La mer!! d’aucuns y reniflent des saumures, d’autres des moules parquées, des pieds de porcs et de mouettes bleutés, de la teinture ou peinture d’iode, des esprots et des protes en coquilles.

Mer aimée au corps mouvant, toi notre inspiratrice, oui, tu t’abandonnes à nos besoins, toi et tes poissons, toi et tes couleurs et tétons, oui, tes flux et reflux influencent nos peintres.

Oui, oui, oui, trente six mille fois oui ! faut saisir tes poissons par les ouïes.

Mais ut, zut, flûte, baes Baels est toujours là pour suspendre ses projets au nez des bons brugeois, et Van Glabbeke, nosse député à clapete bien pendue, amorce ses auditeurs aux sons d'une serinette.

Vous artistes et peintres ostendais ou littoraux, vous les obligés de la mer, vous l’aimez elle, ses lunes, ses caprices et ses marées. Moi, je dirai j’aime ses filles les sirènes amputées ou huîtres entrebâillées, oursonnes trop lichées, chiennes marines barbues, poilues, lottes joufflues.

Mer chérie tu exposes et vomis à nos yeux une faune mirifique; rougets rayés, merlans coiffés, maquereaux maquerellés de tons groseillés, carrelets jumellés, tétarts têtus ténus, marsouins en ballade loup-phoques, rats d'eaux sur radeaux, homards pince sans rire, crevettes hérissées, langoustines cuitées, sardines alcoolisées tous chefs d’œuvres ou hors d’œuvres de notre mer hors portée, démesurée.

Ah! tes soles musicales, tes crabes chapeau chinois, tes poux de mer polkant. Je salue tes ombres chevaliers, tes vives royalistes et vivat et vivat à toi mer adorée!

La mer médicinale par excellence clôt ou décarmine nos lèvres féminines, tamponne l’oreille sourde, rince l’œil même de perdrix, avive la vision paresseuse.

Amis, auditeurs à l’écoute, excusez mon parler libre, parler entier et non pas d’oie, d’oc, de médoc, d’ail, de chat ou de lapin latin germain. (ça teint)

Je redirai, oui, moi le graveur des accents grâves, aigus, circonflexes, j’aime plonger mes vieux os concaves, convexes, triplexes, complexes aux fins fonds des vives eaux de nos bassins centraux. Oui, moi le chauffeur de vos étoiles sur le retour, oui, moi le chatouilleur des amours propres de nos tendres bourgeoises endimanchées; je possède à leur service une plume, un pinceau, deux iris et cristallins, c'est un bien. à vous, à vous beaux peintres de la mer mon affection admirative pleine et entière.

-- James Ensor

Over dit archiefstuk

Identificatie

  • Objecttypehandschrift
  • TitelEen eerbetoon aan de zee, haar schilders en haar bewonderaars.
  • RelatiesAuteur: Ensor, James
    Baels, Hendrik, Glabbeke, van, Adolf
  • Onderwerpzeeën

Kenmerken

  • Genrebeschouwend proza
  • Dragerpapier [vezelproduct]
  • schrijfmateriaalpennen
  • TaalFrans
  • Digitaal afbeeldingsnummerA4085
  • CopyrightPublic domain

Locatie

Extra gegevens

  • IIIF manifesthttps://iiif.kmska.be/iiif/3/34836/manifest.json
  • Record identifier
Rubens

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