François Gaillard is tot in zijn vingertoppen muzikaal fijnbesnaard

François Gaillard possède au bout du doigt toutes les cordes musicales, il pince du pouce, griffe de l’index, gratte du médius, racle de l’annulaire, chatouille de l’auriculaire.

Ses mirlitons tontaine tonton, taillés sur patrons de musettes nasillent des rigodons charmants. Monteur de ballets-bateaux, montreur d’ours à l’occasion. Pondeur de pièces montées, descendeur de rideaux, abaisseur de plateaux, éteigneur de lustres, il accompagne et rend les chants de la grue, les murmures des coulisses, les cris cris des dugazons. Il veille à tout. Encore il cire à merveille le plancher bosselé et glissant à cloche pied cher à René Coens l’éminent directeur de nos revues extra-folichonnes. Pantois nous demeurons devant Gaillard, l’homme-orchestre. Et quand ses violoneux surmenés, caisses crevées, entonnent le chant du départ et quand les chanteurs balladins vomissent leurs sons suprêmes, lui l’enfant de Liège renifle ambroisie tors-boyaux, triples-secs, peckets, chamousses et perroquets.

Et puis, et puis, il recommence.

Chers auditeurs admirons Gaillard, François pour les dames, ses moustaches et son tempérament, saluons le grand as, l’estomac profond, le fier à bras abracadabran. Et pirouettes sur pirouettes, à lui nos sympathies et nos remerciements.

-- James Ensor