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handschrift

Juffrouwen, Dames, Heren, mooie maskers, mooie vrienden en vijanden, zeemeerminnen, nimfen of poppen van levendige, gezwollen of slapende geesten.

Ensor verwijst naar de zevende verjaardag sinds de opening van Galérie Studio in Oostende en wijkt daarbij uit over de kunstenaar Wierz.

Mesdemoiselles, Mesdames, messieurs, beaux masques, belles amies ou enemies,

sirènes, nymphes ou chrysalides d’esprit vif, bouffi ou endormi

Je veux vous lire mes gros mots estropiés, aux sons crus bien senti un peu chauffés, pour louer

Wiertz le grand peintre du moment et son musée abracadabran dénué

d’agrément.

Ceci à la demande de notre ami de Taye, majordome musicant, secrétaire

fourrier agissant, trésorier ultra dévoué, cher aux autorités autoritaires de mer

et de terre et aux amis Wallons ou flamands. encore à la demande de Mademoiselle

Blanche Hertoge, notre fière lutteuse noire de toison, blanche de cœur. Oui,

Mademoiselle Blanche, vous alimentez le blanc castel du studio de vos feux sacrés d’

azur, de gueules et de rose et nos artistes ici s’étalent sur les velours les plus

fins et leurs petits chef d’œuvres triés sur les soies et les satins se culottent à ravir.

Cela pour vous dire que les fastes du studio depuis 7 ans sont probant

Et cœur ouvert encore vert Je veux louer les familiers du studio. Peintres de la vie ou as-

-pirant de carrière, peintres de foi, gras de charité alimentés et d’espoir. Saluons leurs

protecteurs et la ville d’Ostende soutient futur de nos jeunes novateurs en

herbe ou académiciens imberbes farcis d’accents aigus aigres et graves ou sévères.

avant tout, je tiens à signaler nos peintres écrivains flamands ou Wallons,

Gerbosch le défenseur des beautés des dunes douces de nos mères, le pittoresque

Jan Ryckoort, mariniste de haut bord, Antoine Schyrgens, modeste par

excellence, onze Jan, et Labisse et nos nouveaux amiraux de la plume

et du pinceau, et Deutsch Carol-Quint et ses petits pains bien fourrés au doux

baume de Judée.

Pour nous réjouir ou vous épouvanter je vais vous lire quelques mots

(propos) en langage polonais concernant une exposition de nos peintres à Varsovie

et crie et crac à Cracovie. Hé bien ! le langage chatié de nos critiques

d’art ronflant n’est guère plus clair. Ah ! S’ils écrivaient tous en style de Pologne…

                              Oyez s’il vous plait. Lecture.

               Veuillez m’excuser ma voix chante pas clair du tout j’ai avalé un archi-

                                                                                         -tecte et le mache pour l’attendrie

mais des docteurs doctes, doctoraux, doctrinaires, professeurs professionnels, personnels

médecins savants archi-prudents me tiennent au cœur, à l’œil et en laisse

Wou-Wou-Wou ils m’abreuvent de limon, m’aspergent de Vittel et pour dis-

-soudre mes os, ils m’arrosent le dos prodiguant les seaux d’eau, ils me brû-

la peau, me racclent les boyaux, me piquent les reins, me lardent les rognons

et me voici plein de mille citrons, bourré de molles compotes, flutés ma-

-caronisé, porridgé. farci de galettes ternes et de pâtes blèmes, tisanné de

chiendent : Wou-Wou-Wou-Wou, massé, baigné, enrhubarbé, mariné, tur-

-cupiné, lacarnolé, gavé de Trinitrine, Pulmonal, Disonyl de Ricinasolie

saturé de Bis-Ka-Ma Disonyl contre Tachycardies, extrasystoles, algies

cardio Thoraciques du laboratoire-abattoir des proxytases. Belladenal

Phénylacithy malony carbamidum. Amylum sac harcum, lactis

stéarnum. Hum! Hum!! Hum!!! Hum! Hum!! Hum!!! Hum!!!

                                                                                                       [in potlood: (musique)]

 

Il est fameux le fatras médicinal n’est ce pas ?

mais il fait l’avouer en ce temps de courses aux trousses de la                           James Ensor

modernité et des calamités architecturales nous sommes tous un peu malades de la trippe

et du cerveau. Tout comme Mr. l’abbé Englebert l’a très bien proclamé aux amitiés

françaises, signons nous pour l’approuver, nous nous sommes rencontrées

avec ce brave abbé sur le terrain brulant de la féminité et de la pharmacopée.

,

2 Et mis en demeure par les guérisseurs, des idées humanitaires

me hantent me lancinent me tarabristent et moi aussi je serai gué

-risseur, mais gratuit ne vous déplaise, à l’usage de la femme et à la barbe des par-

-fumeurs, coiffeurs et autres malaxeurs rébarbatifs mal odorants.

Il est question de parfums et voici mon sentiment.

Mon remède est souverain pour assouplir les peaux et les pores.

Belles amies soir et matin frottez vous sans regimber de la tête

aux pieds d’une grosse carotte non épluchée, de quelques pelures

d’oignons ou de poireau ou feuille de vigne ou de vieux chou, pendant ce temps

machez sans rechigner une bonne gousse d’ail , un cœur de ramonache gin-

-gembrené si vous voulez. Ces odeurs saines et natures vous dégoûterons rapi-

dement des parfums coûteux et fades, très en faveur, mais déprimant et

malsain tel muse, patchouli, Bergamotte, Corylopsis, violette, essence de rose

rose, suc de haricots, barbe de capucine, plumet de civette, relents de pochards, pied de lavandière. La plante du pied sur-

tout est sensible au traitement par les plantes amies. Question de sympathie, mesdames les femmes,

et d’homeopathie messieurs les hommes.

Veuillez excuser, mesdames, ce rémède (sic) héroïque et foin des bains fadasses

c’est le bain de boue bienfaisant et sablé et le parfum nature qu’il vous faut.
Enfin, cœur battant, vaisseaux minéralisés, sifflet couacqué je serai bref

et pas fier du tout.
A propos de fierté mesdemoiselles, mesdames, messieurs et les administrés ci-présents,

vous possédez, nous possédons un bourgmestre van Oostende, idéal,

toujours fier et pas fier. fier de ses pompes, de ses pompiers, de ses

œuvres, fier de ses manœuvres, de ses chefs-d ’œuvres, fier de son langage,

fier de ses copains, de ses copines, des colons. des médecins, fier de ses sergots, de

ses terrasses, des grandes eaux, de ses piscines, de ses thermes sans fin,

de ses lampes, lampions et lanternes magiques, fier toujours fier !

est sa devise.

Mademoiselle, mesdames, messieurs soyez fiers avec notre bon bourgmestre

et je demande indulgence plénière. Je veux vous lire mes

mots sur Wiertz le plus fière des peintres du pays où la

fierté domine. J’entends dire la Wallonnie où le noble cœur

de Wiertz s’est dilaté ou ses pieds ont pris racine où ses

statues sont établies.

 

                                                                          James Ensor

,

3                                                                                                                    3

Un avant dernier mot : les membres dévoués des amitiés francaises

nous servent à dose massive leurs orateurs majestueux,

adorablement cuisinés. Oui, il faut trousser le coq hardi

gaulois et ses tendres poulettes du vibrant pays de France,

pays de grâce et de beauté, pays de Dumas, Balzac, Cha-

teaubriand, Rachel et madame Dudevant Sandeau,

tous fins becs et soupeurs . verts-galant. Saluons d’ici séverin

l’âme ouvrière des amitiés françaises et notre ami Cormant,

estomac complaisant digérant chèvre et chou sans inconveniem

Et notre ami Croques croque à belle dent les ennemis de la belle France.

O ! le beau combat pour la grande gloire du livre : emulation

magnifique, activité du bel aloi. Parler devant beaux livres où

petits tableaux où les couleurs chatoient quel plaisir pour moi.

Plaisir du aux largesses de maître Devriendt. Oui notre

conseiller bien béquillé marche sur trois ou quatre pieds,

il courre droit au but sans se lasser tel lévrier léger.

Touchons du bois pour le louer

 

[gehele stuk doorstreept][1]

4                                                                                                                    4

J’aime le franc parlé, les Ensorianas tant critiqués l’on

déclaré. Je traite sur petit pied d’égalité consuls ministres dépaysés.

 nos échevins et conseillers rouges, bleus, gris, neutres, blancs, pies,

jaunes, larges, ronds, roses, cubiques, verts, j’aime charger

ma palette verbale de leurs tons trop distingués, panachés de fierté.

Un mot sur Claude Bernières, Hélène Louf et Coulier, prix Verhaeren, poétesse

cabrée, cambrée, bijoux rouge et noir, esprit viril, sensible aux belles lettres aux notes irradiées.

(gove amee de carol petit dada, preferé)

 

Noël, Noël! Honni soient les éreinteurs anti-musicaux

Coquecigrues archi coucous chantant faux, toujours plus faux,

mauvais garçons assoiffés d’arrivisme, mauvais coucheurs ina-

ssouvis, frôle gousset affolés, pincés a blanc : bourgeois ratés, faux becs

d’azur, masques scandalisés, harengs saurés, médusés, pochés d’encres lourdes.

Arriver sans peine et sans amour en cuvant l’art

de nos lettres. Impossible devise inscrite effrontément

par nos pégasés rouspétant et bas-bleus miaulant

sur leurs vilains drapeaux loqueteux, livides, rapiécés

en berne à Jamais

 

[1] Herhaling van handschrift A4090.

,

5                                                                                                                    5

Et je me dirai avec les enfants sages : monsieur

conférencier faut pas nous instruire, faut nous faire rire

et vous amuser.

Deux mots trop brefs à Jean Teugels, procureur, défen-

-seur surnois et ambacht. Substituts processionnaire, bel écrivain

de mémoire et de talent et les extrêmes se touchent prend par

-fouis la mouche tout comme Emma Lambotte liégeoise d’élite,

brune et ténue, ecrivain de plume et de touche.
Et rions dans y mettre de façon dans le gilet de gilet.

Saluons quelques as : monsieur Auguste et Lanoye, Savonie

et ses amis Jonckheere le conférencier, Neerlando-flamand haut

et beau parleur attitré du studio, etc.

Et Blomme et son prix et la grande académie.
Et nos brillant musiciens Aimé Mouqué, de Sutter

vilain Sanders et ceux du Kursaal et le son clochant des clochettes

et le défilé sonore corsé de lévriers de Chapel et Cie

et le chant doux de madame Setyns.

Les brugeois ont beau dire et protester. Moi je dirai

Ostende présente dans tous les domaines des figures

et des types peu communs pleins de caractère et variés à l’extrême.

 

Mes remerciments les plus spontanés à Mademoiselle Durieux,

la plus charmante des aquilaines, cigale exécutrice

elle me régale d’une gamme d’amour nasalée, raffinée

tout à fait à la page er de circonstance.
Accord à tous, aux fervents du petit tableau, du

livre, des lignes, des lettres, des couleurs et devant les

belles images soyons de grands enfants pour un mo-

-ment ce soir.

 

Encore merci mes chers amis et saluons notre belle

Ostende, cité franche, et ses canons de tous calibre Ostende ville libre ! libre !! libre !!!

 

                                                                                         James Ensor

Over dit archiefstuk

Identificatie

  • Objecttypehandschrift
  • TitelJuffrouwen, Dames, Heren, mooie maskers, mooie vrienden en vijanden, zeemeerminnen, nimfen of poppen van levendige, gezwollen of slapende geesten.
  • RelatiesAuteur: Ensor, James
    Wiertz, Antoine Joseph, Hertoge, Blanche, Taeye, de, Ernest, Studio, Gerbosch, Eugène-Achille, Rijckoort, Jan, Schyrgens, Antoine, Labisse, Félix, Deutsch, Carol, Croquez, Albert, Bernières, Claude, Corman, Mathieu, Devriendt, Frans, Teugels, Jean, Lambotte-Protin, Emma, Blomme, Alfons, Mouqué, Aimé, Toussaint de Sutter, Jules, Steyns, Elsa, Antoine Wiertzmuseum, Kursaal Oostende
  • PlaatsOostende
  • Onderwerpkunstgaleries

Kenmerken

  • Genreredevoeringen
  • Dragerpapier [vezelproduct]
  • schrijfmateriaalpennen
  • TaalFrans
  • Digitaal afbeeldingsnummerA4093
  • CopyrightPublic domain

Aantekeningen

  • Annotatie-Inhoud- Op de in potlood genummerde pagina 4 wordt een deel uit een andere redevoering "J'aime le franc parlé les Ensorianas tant critiqués l'on déclaré, il faut louer leur direction" overgeschreven en geschrapt. - Volgende namen worden ook vermeld: Rachel et madame Dudevant Sandeau, monsieur Auguste et Lanoye, Vilain, Sanders, Marie-Louise Durieux, Rosita Chapel.

Locatie

Extra gegevens

Rubens

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