Aan de voorzitter en de leden van de Commissie stedenbouw.
au Président, aux Membres du Comité des Urbanistes
Chers Collègues,
Ci mes gros mots jetés aux 4 vents et quelques expressions reflé-
tant mes pensées. Arrosons les cœurs secs de nos mistigrisés flottant
entre deux âges. Egratignons sans merci les pince sans rire aigre-
lets et nous aurons mérité indulgence plénière. Selon ma devise
Je dirai aux Maîtres mange-tout : vilains criticulets rengainez à ja-
mais vos antennes de criquet.
Aux coqs cigrus vouées a l’urbanisme d’antan je redirai : Vous, Vous,
Vous, Vous encore soumis aux lignes rectilignes de jadis mon ton mal-
sonnant vous déplaira peut-être parce que les ascension plus aux
moins justifiées au temps des vitesses déréglées ne sont plus de
mise sous les yeux multiformes de nos masses en passe d’ambitions farcies
d’agitations.
Oui, je condamne l’affreuse briquette jaune, le bois surpoli des cham-
brette étriquées les platras pustuleux, les marbrures trop veinées, les
états et étals des matières premières, Oui, les créations stériles des
devanciers en mal de production agacent les floraisons
déforment les visions, injurient les harmonies accumulant l’absurde.
Je dirai à bas les gargouilles décoratives, figures de grognace,
grosso modo à facettes mercerisées de poulardes dégonflées, livrées
aux pamoisons, mauviettes rougies à blanc ou lardées de guimauve,
bécasses ahuries, viragos ossifiées suintant par toutes les fentes,
crevasses et coutures : froideur uniformité, ennui et médiocrité.
BARON JAMES ENSOR
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Je dirai défendons la vraie jeunesse et ses grands besoins de
liberté et foin, refoin et saint foin des dosages métriques et
symétriques, condamnons l’asservissement et ses suites douloureuses
et guerre aux courbe-échines des milieux où l’on s’embête où l’on
s’empiffre où l’on avaletourne-des Rossini, canards à trois becs,
chaud-froid Paganini ; menus mal digérés aux sons redoublés des fifres
enrhumés, pistons cracheurs, caisses crevées, cymbales faussées,
timbales macaronisées, bassons grognants, saxophones aphones,
cors gendarmés hurlant maintes détresses.
En avant jeunesse libérée, humectez vos cristallins, dilatez
vos trompettes d’eustache. Ratissez les champs nouveaux, ceux des
herbes folles, chantez fleurette aux quatre saisons. A vous filles
libres d’Ostende, adorons vos beaux bras, votre peau satinée, potelée,
vos gros dos lavés par la mer, dorés par la brise, à vous guerrières
intrépides, à vos toisons ébouriffées, à vous toujours à vous, je
vous aime et vous admire, Soyez vous, vous, vous, à nous toujours à
nous vos soupirants. Soyez les nounous de nos gosses récalcitrant.
Ostende, Juillet 1940
Baron JAMES ENSOR
Over dit archiefstuk
Identificatie
- Objecttypehandschrift
- TitelAan de voorzitter en de leden van de Commissie stedenbouw.
- Datum07/1940
- RelatiesAuteur: Ensor, James
- PlaatsOostende
- Onderwerpstadsontwikkeling
Kenmerken
- Genreredevoeringen
- Dragerpapier [vezelproduct]
- schrijfmateriaalpennen
- TaalFrans
- Digitaal afbeeldingsnummerA5003
- CopyrightPublic domain
Aantekeningen
- Annotatie-InhoudEen getypte tekst op briefpapier van de zeevaartpolitie "Beheer van het zeewezen" met annotaties in potlood.
Locatie
- MagazijnlocatieKMSKA archiefdepot
- Deel van archief
Extra gegevens
- Gerelateerde archiefstukken
- IIIF manifesthttps://iiif.kmska.be/iiif/3/32636/manifest.json
- Record identifier